Même s'il est en bonne forme, Barack Obama aura du mal ce soir à surpasser la qualité du discours prononcé hier soir par Bill Clinton à la convention démocrate de Charlotte. L'ancien président a fait preuve d'humour, d'intelligence et de conviction pour défendre avec force le bilan économique de l'occupant de la Maison-Blanche et mettre à nu les faussetés ou invraisemblances véhiculées par Mitt Romney et Paul Ryan sur la réforme de l'aide sociale, le programme d'assurance santé Medicare et le budget, entre autres.

Je cite quelques-uns des passages clés de cette allocution de plus de 45 minutes dont certaines parties ont été improvisées :

«Sommes-nous là où nous voulons être aujourd'hui? Non. Est-ce que le président est satisfait? Bien sûr que non. Mais sommes-nous en meilleure posture qu'il y a quatre ans quand il a pris ses fonctions? Absolument, et je vais vous expliquer pourquoi. Dans les 29 derniers mois, plus de 4,5 millions d'emplois ont été créés dans le secteur privé. Quand Barack Obama a été élu, l'économie en détruisait 750 000 par mois. Je comprends que beaucoup d'Américains soient encore en colère et frustrés, trop de gens ne peuvent pas encore ressentir l'amélioration. Mais j'ai connu la même situation en 1994-1996. Les gens ne pouvaient encore sentir la reprise. En 1996, l'économie tournait à plein régime.»

«Écoutez-moi maintenant. Aucun président, ni moi ni aucun de mes prédécesseurs n'aurait pu réparer complètement en seulement quatre ans les dégâts qu'il a trouvés.»

«Bien que je sois souvent en désaccord avec les républicains, je n'ai jamais réussi à les haïr comme la frange radicale qui dirige le parti semble haïr le président Obama et les démocrates... L'une des raisons pour lesquelles les Américains devraient réélire le président Obama, c'est qu'il est toujours déterminé à coopérer. Il a nommé des supporteurs de la campagne de Hillary dans son gouvernement. Eh, il a même nommé Hillary!» »

«Quand Paul Ryan a regardé droit dans la caméra et attaqué le président (sur les coupes de 716 millions de dollars dans Medicare), je ne savais pas si je devais rire ou pleurer... Ça prend du culot pour attaquer quelqu'un qui fait ce que vous avez fait.»

«À Tampa, l'argument républicain contre la réélection du président était assez simple : nous lui avons laissé un désordre total, il n'a pas fini de tout nettoyer, donc virez-le et remettez-nous à sa place.»

«Je préfère l'argument pour la réélection du président Obama. Il a hérité d'une économie profondément dégradée, interrompu sa chute, commencé la longue route vers le redressement et jeté les bases d'une économie plus moderne, plus équilibrée qui produira des millions de nouveaux emplois, de nouvelles entreprises dynamiques et de nombreuses nouvelles richesses pour les innovateurs.»

«Comment avez-vous fait pour équilibrer le budget quatre années de suite. La réponse, en un mot: l'arithmétique... Quand la première mesure pour réduire la dette est de diminuer les recettes en baissant les impôts de 4 500 milliards de dollars pour les millionnaires, il y a un problème arithmétique.»

À la fin du discours du professeur Clinton, Barack Obama est monté sur scène pour lui faire l'accolade. Ce soir, il prendra la parole à son tour devant les délégués de la convention démocrate.

P.S. : Le journal Politico fait état dans cet article des commentaires élogieux des pontes de l'information et autres experts de la politique américaine sur le discours de Bill Clinton. Alex Castellanos, ex-conseiller de Mitt Romney devenu commentateur à CNN, a notamment affirmé que ce discours avait peut-être scellé la victoire de Barack Obama en novembre.