Deux versions circulent concernant l'échec des négociations sur l'avenir du programme nucléaire iranien qui se sont déroulées à Genève. L'une d'elle, rapportée par plusieurs médias, veut que la France, par l'entremise de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ait joué un rôle de trouble-fête en exigeant tardivement des clarifications sur trois points principaux : la centrale d'Arak, le devenir du stock d'uranium enrichi à 20% et la question de l'enrichissement.

Dans l'autre version, celle que des diplomates occidentaux, y compris américains, présentent aujourd'hui, la France n'est pas en cause dans l'échec des négociations, qui serait plutôt dû aux Iraniens. Ceux-ci auraient refusé d'acquiescer à un accord qui ne reconnaissait pas leur droit à l'enrichissement de l'uranium.

Chose certaine, le rôle attribué à la France dans l'une des versions a réjoui les faucons américains, dont John McCain, qui a écrit sur Twitter hier : «Dieu merci pour la France! Dieu merci pour ce refus d'un accord!»

Fait à noter : il y a quelques semaines, l'Arabie saoudite a fait savoir qu'elle chercherait à nouer de nouvelles alliances pour manifester son désaccord des politiques américaines vis-à-vis de la Syrie et de l'Iran. Autrement dit, les Saoudiens pourraient tenter de remplacer les États-Unis comme fournisseurs d'armes.

Et la France pourrait très bien prendre la place des Américains, comme le souligne Marcy Wheeler dans ce billet inspiré d'un article du Wall Street Journal. Le prince Bandar ben Sultan aurait même discuté de la question à Jeddah récemment avec un diplomate français.

Il serait sans doute trop simpliste de conclure que cette rencontre explique le rôle de la France dans l'une des versions de l'échec des négociations de Genève. Dans cet article, Roger Cohen du New York Times fait notamment valoir que Fabius n'a pas oublié le rôle joué par l'Iran dans les attentats à la bombe qui ont secoué son pays à l'époque où il en était le premier ministre.

Mais...