Les services de sécurité ukrainien ont publié hier soir ce qu'ils ont présenté comme des conversations téléphoniques interceptées entre des rebelles prorusses laissant entendre que le Boeing 777 de Malaysia Airlines a pu être abattu par erreur par des séparatistes qui l'auraient confondu avec un avion militaire ukrainien. Ils ont traduit le document en plusieurs langues, dont un français approximatif (voir la vidéo qui coiffe le billet).

«On vient d'abattre un avion», dit notamment un des rebelles présumés à un interlocuteur selon le document.

L'AFP traduit ainsi un des échanges entre deux chefs rebelles après l'examen du site de l'écrasement :

- Ce sont les gars du check-point Tchernoukhine qui ont abattu l'avion. Il s'est désintégré dans l'air.

- Et alors?

- C'est un avion civil à 100% (...).

- Y a-t-il des armes?

- Non, rien, seulement des affaires civiles.

- Des documents?

- Il y en a un d'un étudiant indonésien.

Selon cet article du New York Times, les États-Unis ont conclu que l'avion a été détruit par un missile sol-air russe grâce à des données fournies par un satellite de surveillance montrant la trajectoire finale et l'impact du missile à 10 000 mètres d'altitude. Contrairement au gouvernement ukrainien, les analystes du renseignement américain n'ont pas encore conclu que les rebelles prorusses sont responsables de la destruction de l'appareil, qui s'est écrasé dans la région de Donetsk, à l'est de l'Ukraine. Ils penchent cependant de plus en plus vers cette hypothèse.

Les rebelles prorusses ont nié les accusations de Kiev, affirmant de ne pas avoir les capacités techniques d'abattre un avion à 10 000 mètres d'altitude. Ils ont accusé l'armée ukrainienne d'être responsable de la tragédie qui a tué 298 personnes, dont 154 Néerlandais, 27 Australiens, 23 Malaisiens, 11 Indonésiens, 6 Britanniques, 4 Allemands, 4 Belges, 3 Philippins et 1 Canadien.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a affirmé que la responsabilité de la destruction du Boeing de Malaysia incombait à l'Ukraine, le pays où «cette horrible tragédie» est survenue. Plusieurs doigts sont cependant pointés dans sa direction, comme on peut le lire dans cet article.