Quand Brent Scowcroft, ex-conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale sous George Bush père, s'est prononcé en août 2002 contre une invasion de l'Irak, d'aucuns ont conclu qu'il exprimait une opinion que son ancien patron ne pouvait défendre en public.

Le 41e président n'a toujours pas critiqué la décision de son fils d'attaquer Saddam Hussein et son régime. Mais il a rompu son silence sur deux des principaux architectes de cette guerre, Dick Cheney et Donald Rumsfeld.

Lors d'une entrevue avec son biographe, George Bush père a affirmé que l'ancien vice-président avait construit «son propre empire» à la Maison-Blanche et qu'il avait exercé une trop grande influence au sein de l'administration de son fils dans la promotion d'une «ligne dure» en matière de politique étrangère.

Quant à l'ancien secrétaire à la Défense, il était un «type arrogant» qui ne pouvait pas comprendre comment les autres pensaient et qui, au final, a «mal servi le président».

George W. Bush n'échappe pas aux critiques de son père. Ce dernier lui reproche sa rhétorique belliqueuse, illustrée notamment dans le discours sur l'état de l'Union où il a regroupé l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord dans un «axe du mal».

«Une rhétorique enflammée peut inspirer des manchettes mais ne règle pas nécessairement le problème diplomatique», a confié Bush père à John Meacham, dont la biographie du 41e président, Destiny and Power : The American Odyssey of George Herbert Walker Bush, sera publié la semaine prochaine.

Bush père se montre également critique dans la façon dont son fils a géré sa relation avec son vice-président. «La grande erreur aura été de laisser Cheney choisir son propre monde au département d'État. Je pense qu'ils ont été trop loin. Mais ce n'est pas la faute de Cheney. C'est la faute du président», a-t-il dit.