«Auto-sabotage» : c'est le terme qu'utilise le New York Times pour décrire le discours prononcé hier soir par Donald Trump à Cincinnati, dans l'Ohio, où le candidat républicain a justifié ses louanges à l'égard de Saddam Hussein, évoqué sa hantise des moustiques et défendu un tweet jugé antisémite, autant de sujets qui l'ont éloigné de son objectif : exploiter les ennuis actuels d'Hillary Clinton et promouvoir sa candidature dans un État clé de l'élection présidentielle de 2016.

«Ils disent que c'est une étoile de David», a ajouté Trump en accusant CNN de «profilage racial». «J'ai un gendre qui est juif. Ma fille est juive. Mes petits-enfants sont juifs», a-t-il énuméré en oubliant de préciser que le photomontage jugé antisémite avait été publié originalement sur un forum néo-nazi.

Cinq jours après la polémique soulevée par la publication de ce tweet sur son compte personnel, Trump trouvait ainsi le moyen de ramener un sujet perdant sur le tapis.

Le terme auto-sabotage est peut-être fort pour décrire le discours de Trump. Mais les dérapages de Trump, qui incluent désormais une allusion bizarre au film Frozen sur Twitter, renforcent cette impression plus ou moins fugace qu'il mène une campagne dont l'objectif final n'est peut-être pas l'exercice du pouvoir présidentiel.

Le New York Times a d'ailleurs demandé récemment à Trump s'il renoncerait à la Maison-Blanche après une victoire le 8 novembre. Selon un article publié aujourd'hui sur le site de ce journal, il n'a pas écarté un tel scénario.

«Je vous laisserai savoir comment je me sens à ce sujet après que ce soit arrivé», a-t-il dit à la fin de l'entrevue.

Trump ironisait peut-être. Mais ce n'est pas un genre de blague à répéter quand on brigue la présidence des États-Unis. À moins de vouloir s'auto-saboter...