Il y a un mois, un stratège républicain a affirmé avoir peur que Donald Trump ne bousille l'annonce de son colistier en dévoilant l'identité de ce dernier sur Twitter. Vendredi matin, le promoteur immobilier a confirmé ses craintes, mais pas avant d'avoir demandé à ses conseillers s'il pouvait larguer Mike Pence, selon des journalistes de CNN et de NBC.

Ce matin, après avoir reporté de 24 heures la présentation de son colistier, Trump a fini par apparaître aux côtés du gouverneur de l'Indiana, qui a été préféré à Chris Christie et Newt Gingrich, entre autres colistiers potentiels. Il ne s'est cependant pas déplacé dans un État clé pour inaugurer le ticket républicain, comme l'avait fait John McCain en 2008 et Mitt Romney en 2012 (l'un s'était rendu en Ohio, l'autre en Virginie).

Trump a choisi un hôtel de New York situé près de sa résidence, renforçant l'apparence d'un processus bâclé.

Et il n'a pas débordé d'enthousiasme en présentant Pence aux journalistes, parlant de lui comme d'un homme d'honneur, de caractère et d'honnêteté», un homme «solide». En fait, il a semblé oublier la présence de son colistier pendant la majeure partie de son discours de 25 minutes. Un discours décousu où il a surtout chanté ses propres louanges et critiqué Hillary Clinton.

Honnêtement, on a du mal à imaginer que les deux hommes formeront un duo qui aidera les républicains à reconquérir la Maison-Blanche.

Se décrivant comme «un gars d'une petite ville», un «chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre», le gouverneur de 57 ans contribuera peut-être, à court terme, à unifier le Parti républicain, qui le voit comme un fidèle représentant de l'establishment et de la droite religieuse. Mais ses opinions très tranchées contre l'avortement, le mariage gai et le contrôle des armes à feu risquent de repousser plusieurs électeurs modérés, dont les femmes.

Pence devra également abandonner plusieurs opinions qui sont diamétralement opposées à celles de Trump, dont son opposition à la fermeture des États-Unis aux musulmans (une idée «insultante et inconstitutionnelle», selon lui) et son appui aux accords de libre-échange, dont le Partenariat transpacifique.

En fait, on a beaucoup moins de mal Ă  imaginer Trump oublier l'existence de Pence dans deux ou trois semaines.

En attendant, l'équipe d'Hillary Clinton a déjà donné un aperçu de la façon dont elle attaquera Pence :