Autre réveil brutal pour l'équipe de Donald Trump, qui devra composer avec une histoire de violence conjugale impliquant son nouveau PDG, Stephen Bannon.

Hier soir, le journal Politico a dévoilé le contenu d'un rapport de police qui a mené à l'inculpation pour violence conjugale de Bannon le 1er janvier 1996 (belle façon de commencer l'année). Bannon aurait empoigné sa femme, Mary Louise Piccard, par le poignet et le cou, y laissant des marques rouges, et fracassé un téléphone lorsque celle-ci aurait tenté d'appeler le 911.

L'affaire a été classée quand Piccard ne s'est pas présentée devant le juge pour témoigner. Si l'on se fie aux documents de cour reliés à son divorce, et dont le New York Post a obtenu copie, l'absence de Piccard s'explique par les menaces dont elle a été l'objet. Selon Piccard, Bannon et ses avocats l'auraient averti qu'elle n'obtiendrait aucun support financier après un divorce si elle se présentait en cour.

Bannon et Piccard étaient alors les parents de jumelles nées en avril 1995. Selon les documents du divorce, Bannon a refusé d'épouser Piccard avant d'être sûr que les jumelles étaient «normales». Lors de l'incident du 1er janvier 1996, il aurait traité la mère de ses enfants de «crazy fucking cunt».

Bannon survivra-t-il à ces révélations en tant que PDG de la campagne de Trump, dont l'un des problèmes majeurs est sa mauvaise image auprès des femmes?

Sans compter que les révélations de Politico et du Post s'ajoutent aux titres misogynes que l'on pouvait lire sur le site Breitbart News quand Bannon en était le chef. Deux exemples, d'ailleurs cités par Hillary Clinton lors de son discours à Reno hier : «Les contraceptifs rendent les femmes peu attrayantes et folles»; «Préféreriez-vous que votre enfant ait le féminisme ou le cancer?»

Bannon a été embauché il y a deux semaines comme PDG de la campagne de Trump. Quelques jours plus tard, le stratège principal de cette campagne, Paul Manafort, a démissionné.

P.S. : Selon cet article du Guardian, Bannon aurait commis une fraude électorale en utilisant une adresse où il ne vit pas pour s'inscrire sur les listes électorales de la Floride, un État clé. L'ironie veut que le site Breitbart News qu'il a dirigé soit toujours le premier à dénoncer les fraudes rares ou imaginées commises par les démocrates.