Tout en présentant des excuses se limitant à ses propos vulgaires et misogynes prononcés en 2005, Donald Trump a tenté hier soir de sortir de la pire crise de sa campagne présidentielle en menaçant de revenir sur les scandales sexuels passés de Bill Clinton.

«Je n'ai jamais dit que j'étais une personne parfaite, ni prétendu être une autre personne que moi-même. J'ai dit et fait des choses que je regrette, et les paroles diffusées aujourd'hui dans cette vidéo vieille de plus de dix ans en font partie. Ceux qui me connaissent savent que ces paroles ne reflètent pas qui je suis. Je l'ai dit, j'avais tort et je m'excuse», a déclaré le candidat républicain dans un message vidéo publié peu après minuit sur sa page Facebook et traduit par l'AFP.

Après s'être engagé auprès des électeurs «à être un meilleur homme demain, et à ne jamais vous décevoir», Trump a ramené sur le tapis les affaires sexuelles impliquant l'ancien président : «J'ai dit des choses bêtes, mais il existe une grande différence entre les mots et les actes d'autres gens. Bill Clinton a réellement maltraité des femmes, et Hillary a harcelé, attaqué, humilié et intimidé ses victimes. Nous en parlerons dans les prochains jours.»

Trump et Clinton s'affronteront demain à l'occasion d'un deuxième débat présidentiel.

Les excuses de Trump risquent de ne pas suffire. Des appels à son abandon ont commencé à se faire entendre dans le camp républicain, venant notamment de l'ancien gouverneur de l'Utah Jon Huntsman et de certains élus du Congrès. D'autres lui ont retiré leur appui, dont le représentant de l'Utah Jason Chaffetz. Et le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, se disant «dégoûté» par les propos de Trump, a annoncé hier que le candidat présidentiel de son parti ne participerait pas avec lui aujourd'hui à un rassemblement au Wisconsin.

Comme Ryan, Plusieurs autres élus républicains ont dénoncé les propos de Trump sans toutefois lui retirer leur appui.

Dans une vidéo diffusée hier par le Washington Post, Trump évoque ses relations avec les femmes avec un animateur de télévision, sans savoir que la conversation est enregistrée.

«Quand on est une vedette, elles nous laissent faire. On fait tout ce qu'on veut», y affirme notamment Donald Trump en se vantant de pouvoir embrasser les femmes et «empoigner» leur sexe à volonté.

Une des femmes dont il aurait empoigné le sexe lors d'un repas au restaurant s'est confiée au chroniqueur du New York Times Nicolas Kristof, qui signe un article intitulé «Groper in Chief». L'animatrice de CNN Erin Burnett a par ailleurs évoqué hier l'expérience d'une amie qui aurait été embrassée de force par Trump.

À en juger par un tweet publié par la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, les démocrates exigeront que Trump s'excuse aussi pour ses actions. «Est-ce que vous mentiez ou l'agression sexuelle faisait-elle partie de vos actions quotidiennes?»