Emmanuel Macron sert-il bien les intérêts de la France en adoptant une attitude combative, voire provocatrice, face à Donald Trump? Une chose est certaine : son approche tranche avec celle de Justin Trudeau, qui semble vouloir ménager les susceptibilités du voisin américain. La situation économique, politique et géographique de la France et du Canada vis-à-vis des États-Unis n'est évidemment pas la même. Mais il y a quand même un risque à vouloir battre Trump à son propre jeu.

«Ma poignée de main avec lui, ce n'est pas innocent, ce n'est pas l'alpha et l'oméga d'une politique mais un moment de vérité. Il faut montrer qu'on ne fera pas de petites concessions, même symboliques, mais ne rien surmédiatiser non plus.»

Il y a près d'une semaine, Emmanuel Macron expliquait ainsi au Journal du Dimanche la poignée de main virile et insolite qu'il avait échangée avec son homologue américain lors de leur première rencontre à Bruxelles. Mâchoire serrée, le président français avait appliqué une telle pression sur la menotte du président américain que les jointures de ce dernier en étaient devenues blanches.

Après «Macho Man» Randy Savage, place à «Macho Man» Emmanuel Macron...

Jeudi soir, après l'annonce du retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, le président français en a remis une couche en publiant sur Twitter une vidéo dans laquelle il s'adresse aux Américains dans leur langue et modifie le slogan électoral de Trump (la vidéo qui coiffe ce billet présente une traduction d'un extrait plus long du même message). «Rendre à la planète sa grandeur» : ce nouveau slogan est apparu le même jour dans un autre gazouillis qui a permis à Macron de devenir le Français le plus retweeté de l'histoire.

On peut facilement imaginer que Donald Trump n'a pas goûté l'intervention d'Emmanuel Macron. Il appréciera encore moins de lire aujourd'hui dans cet article du Washington Post que le président français n'est pas seulement «une star» mais également «le prince régent de Paris et de Pittsburgh».

Selon le Post, certains analystes interprètent l'approche de Macron face à Trump comme une façon de faire mousser la popularité de son mouvement à l'approche des élections législatives françaises. Mais après, cette approche aidera-t-elle ou nuira-t-elle à la France et à l'Europe?