Donald Trump semble avoir tourné le dos à l'entente de principe sur les «dreamers» dont se félicitaient Chuck Schumer et Nancy Pelosi après une rencontre avec le président le mois dernier.

Dimanche soir, la Maison-Blanche a dévoilé une liste de priorités en matière d'immigration à laquelle le Congrès devra obtempérer en échange de son accord à la régularisation du statut de quelque 700 000 jeunes clandestins qui profitaient du programme DACA les mettant à l'abri d'une expulsion.

Figurent parmi ces priorités des politiques préconisées par la droite dure, dont le financement du mur à la frontière avec le Mexique, l'accélération des procédures de renvoi des mineurs arrivant à la frontière et la suppression de la loterie par laquelle, depuis 1994, 50 000 «green cards» sont attribuées chaque année de manière aléatoire parmi des millions de postulants.

Les dirigeants démocrates du Congrès avaient notamment affirmé que le financement du mur ne faisait pas partie de l'entente de principe de septembre.

Ce retournement est une victoire pour Stephen Miller, conseiller de la Maison-Blanche dont l'influence ne cesse de s'accroître (Trump apprécie sa très grande loyauté). Le New York Times a publié hier un portrait sur ce personnage de 32 ans, originaire de Californie et allié de Jeff Sessions, le décrivant comme un «nationaliste» et un «nativiste», des mots qui semblent des euphémismes.

Il y a sans doute un autre mot que l'on pourrait utiliser pour décrire un type qui informe un confrère de classe qu'il ne sera plus son ami en raison de ses origines hispaniques.

Autre virage à droite, sans surprise celui-là : l'Agence de protection de l'environnement confirmera aujourd'hui l'abrogation du «Clean Power Plan» (plan pour une énergie propre), mesure phare de Barack Obama sur le climat. Le plan avait pour but d'accélérer la transition énergétique et d'imposer aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 32% d'ici 2030 par rapport à 2005.

«La guerre contre le charbon est finie», a déclaré hier le directeur de l'EPA, Scott Pruitt, allié de longue date de l'industrie des énergies fossiles.