La directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a décidé jeudi de maintenir l'alerte pandémique sur la grippe H1N1 qui a fait quelque 18 000 morts avérés dans le monde depuis sa découverte en avril 2009, après consultation de son comité d'urgence.

Mme Chan a décidé le statu quo sur l'alerte pandémique, déclarée voici près d'un an, le 11 juin 2009, suivant une nouvelle fois l'avis consultatif du comité d'urgence de l'organisation.

Réuni mardi par téléconférence, le groupe de 15 experts a estimé «unanimement» que «l'activité pandémique continuait» même si la «période la plus intense» de propagation «semblait passée dans de nombreuses régions du monde», précise l'OMS.

Les experts ont une nouvelle fois recommandé de ne pas baisser la garde contre la maladie, actuellement active dans les zones tropicales, notamment dans les Caraïbes et en Asie du sud-est.

«Les membres du comité ont souligné qu'il restait essentiel pour les pays de maintenir la vigilance sur cette pandémie», notamment en conservant les mesures de santé publique mises en place dans l'urgence pour faire face à une maladie décrite comme «sournoise» et dangereuse, peu après sa découverte au Mexique en avril 2009.

«Pandémie ou pas, elle (la grippe H1N1) est toujours là. Il sera toujours important de se faire vacciner car la grippe H1N1 continue d'avoir de graves effets sur certains groupes, comme les femmes enceintes et les jeunes enfants», a récemment expliqué un porte-parole de l'agence onusienne.

Toutefois, l'OMS reconnaît que l'activité du virus H1N1 dans l'hémisphère sud, entré dans la saison hivernale propice à la propagation de la grippe, est actuellement à des niveaux «inférieurs» à ceux atteints en juillet 2009 pour les zones tropicales.

L'OMS a indiqué que le comité d'experts serait à nouveau convoqué «d'ici mi-juillet» pour faire une nouvelle fois le point sur la situation après les premières semaines d'hiver dans l'hémisphère sud.

L'agence onusienne a été vivement critiquée sur sa gestion de la pandémie, et notamment sur l'alerte générale lancée il y a près d'un an.

L'annonce de la première pandémie du siècle avait provoqué la production de millions de doses de vaccins et d'antiviraux, finalement peu utilisés par les gouvernements.

Défendant la position de l'OMS, Mme Chan a assuré mi-mai que le monde avait eu de la «chance» car le virus n'avait «pas muté». Elle a toutefois diligenté une enquête sur la façon dont l'OMS a géré cette crise ainsi que sur l'intégrité du comité d'experts, soupçonné d'avoir été influencé par les laboratoires.