«Nous n'avons jamais été aussi proches de la possibilité d'arriver à un accord» avec les Palestiniens, a assuré dimanche le premier ministre Ehoud Olmert lors d'une déclaration à l'Élysée en présence de Nicolas Sarkozy et du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Les dirigeants israélien et palestinien se sont serré la main, avec la bénédiction du président français, dans une image rappelant celle réunissant Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Bill Clinton en 1993.

«Ces négociations sont des négociations très sérieuses», a assuré M. Olmert. «Il y a des obstacles, des problèmes, il y a certaines dissensions», mais «nous n'avons jamais été aussi proches de la possibilité d'arriver à un accord», a dit le premier ministre israélien, très affaibli en raison des accusations de détournement de fonds d'oeuvres de charité dont il fait l'objet en Israël.

«L'Autorité palestinienne et l'État d'Israël vont devoir prendre des décisions graves, importantes, qui nous emmèneront enfin à un stade où nous n'avons jamais été», a-t-il assuré dimanche.

Évoquant les discussions indirectes ouvertes avec la Syrie, le premier ministre israélien a par ailleurs souhaité que «très prochainement (ce processus) devien(ne) un contact direct».

«Nous avons entamé des négociations approfondies avec M. Olmert» et «nous allons poursuivre cet effort», a promis de son côté Mahmoud Abbas. «Nous devons parvenir à cette paix pour nos peuples».

Nicolas Sarkozy a de son côté évoqué la possibilité d'un nouveau voyage dans la région. Il s'était rendu fin juin en Israël et dans les Territoires palestiniens. «Sans doute aurai-je l'occasion de revenir en tant que président en exercice de l'Union européenne» pour «faire avancer la cause de la paix», a-t-il dit.

«En tant que président de l'Union européenne, je ferai tout mon possible pour pousser et développer les relations entre Israël et l'Union européenne» et que «l'Europe s'investisse davantage encore au service du développement des Territoires palestiniens», a-t-il affirmé.

«L'Europe a donné beaucoup de moyens, beaucoup d'argent. A-t-elle été assez présente politiquement? Ma réponse est clairement non», a-t-il déploré.

MM. Olmert et Abbas ont ensuite eu un entretien dans les salons de l'Élysée, avant de quitter le palais sans faire de commentaires.

Le sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) est «une occasion extraordinaire que vous avez créée», avec «tant de pays (qui) se retrouvent dans une seule salle de réunion, ensemble: les pays arabes avec les dirigeants de l'État d'Israël» et ce dans une «atmosphère de dialogue», a par ailleurs dit M. Olmert à Nicolas Sarkozy.

Le président français a réaffirmé «l'engagement déterminé de la France aux côtés d'Israël dans sa volonté de sécurité» mais aussi pour «que les Palestiniens puissent disposer d'un État moderne, démocratique et viable».

«L'Union pour la Méditerranée, c'est la paix», a-t-il martelé.

Le sommet de l'UPM, qui devait s'ouvrir dans l'après-midi, «ce sera la quasi-totalité des chefs d'État arabes, la totalité des chefs de gouvernement européens et israélien à la même table, dans la même salle, pour la même réunion», a-t-il insisté. Et «à l'exception de M. Kadhafi (le dirigeant libyen), la totalité des pays arabes de la région sont représentés au plus haut niveau».

«La France a un seul discours: un discours de paix». Et l'objectif, «c'est que dans la Méditerranée on apprenne à s'aimer plutôt que de continuer à se détester et à se faire la guerre», a-t-il dit. «C'est un événement historique».

Critiqué pour avoir reçu le président syrien Bachar el-Assad à Paris, Nicolas Sarkozy a rétorqué: «quel est le pire risque que celui qui consisterait à ne rien faire? (...) Comment peut-on faire la paix si on invite pas les différents belligérants», a-t-il ajouté. «La France qui prend des risques, c'est la France qui est fidèle à elle-même».