Le président américain George W. Bush a affirmé mercredi que l'option militaire était «sur la table» pour résoudre les crises nucléaires aussi bien nord-coréenne qu'iranienne, tout en assurant privilégier la diplomatie.

L'évocation d'un possible recours à la force contre la Corée du Nord, bien plus rare que contre l'Iran, détonne considérablement à un moment où les efforts diplomatiques pour obtenir que la Corée du Nord abandonne ses armes nucléaires viennent de connaître des progrès notables.

«J'ai toujours dit que le premier choix pour résoudre chacun de ces problèmes devait être celui de la diplomatie», a dit M. Bush en faisant référence aux actuelles questions nucléaires nord-coréenne et iranienne et à celle passée des armes de destruction massive qu'il accusait l'Irak de Saddam Hussein de détenir.

«Mais les options militaires restent sur la table, et elles restent sur la table pour les trois questions que vous avez évoquées», a-t-il dit dans un entretien accordé à des médias japonais avant son voyage au Japon dans les prochains jours à l'occasion du sommet du G8.

Les efforts menés par les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Russie pour obtenir que la Corée du Nord renonce à toutes ses activités atomiques ont fait un grand pas en avant la semaine passée quand la Corée du Nord a remis une déclaration rendant compte de ses programmes nucléaires et a détruit l'un des symboles de ces activités, la tour de refroidissement du complexe de Yongbyon.

Ces avancées s'inscrivent dans un processus dans lequel la Corée du Nord reçoit en échange de sa dénucléarisation progressive une aide internationale vitale pour ce pays souffrant de pénuries chroniques, et peut espérer à terme une normalisation de ses relations avec les États-Unis et la communauté internationale.

M. Bush a immédiatement ordonné la levée de certaines sanctions contre la Corée du Nord, mais il a prévenu qu'il restait à la Corée du Nord encore beaucoup à faire.

Elle doit maintenant donner accès au coeur de son réacteur au plutonium de Yongbyon, disent les États-Unis. À terme, elle doit démanteler toutes ses installations nucléaires, remettre son plutonium, faire toute la lumière et mettre fin de manière vérifiable à ses activités d'enrichissement d'uranium et de prolifération, selon le gouvernement américain.

Les pays interlocuteurs de la Corée du Nord doivent à présent mettre en place un système de vérification de la déclaration nord-coréenne.

M. Bush a prévenu mercredi que le non-respect par la Corée du Nord de ses engagements aurait des conséquences.

«S'ils choisissent de ne pas aller de l'avant sur la voie convenue, celle du donnant-donnant, l'isolement (de la Corée du Nord) sera plus grand, et les privations pour les Nord-Coréens seront plus grandes», a-t-il dit.

«Je conjecturerais peut-être que le dirigeant de Corée du Nord est fatigué d'être isolé internationalement», et essaiera de rendre la vie meilleure pour les Nord-Coréens, a-t-il dit.

Il a de nouveau assuré aux Japonais que la question, si sensible dans leur pays, de leurs concitoyens enlevés par la Corée du Nord dans les années 70 et 80 ne serait pas sacrifiée à la dénucléarisation.

Il a ainsi cité la résolution de ce litige avec les autres exigences des États-Unis et de leurs partenaires pour que soit réglée la question nord-coréenne.