La question d'accorder ou non l'asile politique au président pakistanais Pervez Musharraf, dans le cas où il serait destitué, n'est pas à l'ordre du jour, a déclaré dimanche la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice.

«Ce n'est pas une question à l'ordre du jour et je veux juste maintenir notre attention sur ce que nous devons faire avec le gouvernement démocratique du Pakistan», a-t-elle dit sur la chaîne américaine Fox News, en réponse à une question pour savoir si Washington proposerait l'asile au président Musharraf.

Un bras de fer politique s'est engagé au Pakistan entre le gouvernement, qui réclame le départ de Pervez Musharraf et lui a donné jusqu'à ce dimanche pour démissionner, et le chef de l'État qui n'entend pas lâcher prise.

Interrogée pour savoir si sa destitution était dans l'intérêt du Pakistan, Mme Rice a répondu: «c'est une question qui doit être résolue par les Pakistanais».

«Nous avons soutenu les élections démocratiques qui se sont déroulées au Pakistan. En fait, nous avons prêché pour elles», a dit Mme Rice.

La secrétaire d'État américaine a indiqué que les États-Unis avaient démontré leur soutien au nouveau gouvernement, mentionnant la récente rencontre entre le président George W. Bush et le premier ministre pakistanais Yousaf Raza Gilani.

«Le président Musharraf a été un bon allié», a dit Mme Rice, en ajoutant toutefois que Washington avait été en désaccord avec sa décision de déclarer un état d'urgence, le 3 novembre 2007.

La coalition gouvernementale au Pakistan, en place depuis mars, s'est engagée début août à enclencher la procédure de destitution de l'ex-général, un allié de premier plan des États-Unis dans leur «guerre contre le terrorisme» islamiste.

Elle reproche notamment à M. Musharraf d'avoir évincé des magistrats qui s'apprêtaient à statuer sur sa réélection contestée en octobre 2007 et d'avoir instauré l'état d'urgence le mois suivant.