Plus de 460 combattants islamistes et 22 soldats pakistanais ont été tués dans des combats acharnés depuis une semaine dans les zones tribales du Pakistan à la frontière afghane, et qui ont fait fuir 219 000 personnes, ont indiqué vendredi des responsables.

Plus de 3000 islamistes armés, la plupart «étrangers», se battent depuis le 6 août contre des militaires dans le district tribal de Bajaur, a assuré Rehman Malik, conseiller du premier ministre sur les questions intérieures.

Dans ces zones tribales semi-autonomes, dans le nord-ouest du Pakistan, aux portes de l'Afghanistan, les États-Unis pensent qu'Al-Qaeda et les talibans afghans ont reconstitué leurs forces, grâce au soutien de talibans pakistanais.

«Des extrémistes voulaient prendre pied à Bajaur et le gouvernement devait entrer en action» en dépêchant troupes au sol et hélicoptères, a expliqué M. Malik à des journalistes à Peshawar, la grande cité du nord-ouest.

«Au jour d'aujourd'hui, 462 militants ont été tués à Bajaur et le même nombre ont été blessés. Vingt-deux soldats sont morts et certains sont portés disparus», a-t-il détaillé.

La «plus grande part» de ces combattants islamistes sont «Afghans, Tchétchènes, Yéménites et 'Afro-Asiatiques'», a assuré le fonctionnaire, dont les bilans sont invérifiables de sources indépendantes.

Par ailleurs, 219 000 habitants des zones tribales ont été déplacés par ces ces combats, a indiqué Owais Ghani, gouverneur de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), au bord des régions tribales. Les autorités ont dressé neuf camps et leur fournissent vivres et médicaments.

Jeudi, des témoins avaient raconté avoir vu des milliers de familles affluer à Shabqadar, une bourgade nichée à l'entrée des zones tribales.

Mais à Bajaur, des talibans interdiraient aux gens de partir et intimeraient l'ordre aux hommes de laisser femmes et enfants à la maison pour mener le «jihad», la guerre sainte, contre l'armée pakistanaise.

Le Pakistan est sous intense pression, surtout des États-Unis, pour maîtriser les rebelles des zones tribales d'où ils lanceraient leurs attaques contre les forces internationales stationnées en Afghanistan.