Le gratin de l'industrie aéronautique et du transport aérien, réuni cette semaine au Salon de Farnborough, a réaffirmé son engagement à lutter contre le réchauffement du climat, tout en profitant de cette tribune pour dénoncer la multiplication des «taxes écologiques».

Alors que ce salon, qui se tient près de Londres tous les deux ans, était placé cette année sous le thème de «l'aviation durable», les groupes du secteur ont abondamment communiqué sur le sujet, vantant tous leurs progrès en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Parmi les principales annonces, le canadien Bombardier a dégainé le premier dès dimanche, avant même que la manifestation n'ouvre ses portes, en présentant un appareil de 110 à 130 places promettant une consommation de carburant réduite de 20% par rapport aux concurrents.

Mercredi, Airbus (filiale d'EADS) a signé un protocole d'accord avec la Convention des Nations unies sur la Biodiversité (CBD), dans lequel il s'est engagé à soutenir la «vague verte», une campagne de sensibilisation des enfants à l'environnement.

British Airways et le motoriste Rolls-Royce ont quant à eux vanté les mérites d'une initiative visant à développer des carburants alternatifs.

Mais, tout en soulignant leur implication et leurs lourds investissements dans le développement de technologies «vertes», les responsables du secteur s'en sont pris aux gouvernements de la planète, en les accusant d'entraver leurs efforts en multipliant les mesures de fiscalité écologique, alors que la flambée des prix du pétrole menace d'asphyxier les compagnies aériennes.

Dans le collimateur, le Parlement européen : les eurodéputés ont voté la semaine dernière un projet de loi plafonnant les émissions autorisées de CO2 des compagnies aériennes à partir de 2012 et les obligeant à payer en partie pour la pollution générée.

«Aujourd'hui, l'Europe est obsédée par la mise en place de mesures punitives, au lieu d'encourager l'investissement dans les nouvelles technologies ou les carburants alternatifs. Tout ce que je vois, c'est une ruée pour imposer des mesures fiscales punitives», a accusé Giovanni Bisignani, le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata), lors d'un forum organisé mercredi.

«L'aviation ne doit pas être traitée en paria», a renchéri le patron de la compagnie hong-kongaise Cathay Pacific.

Même le patron de British Airways Willie Walsh, qui est pourtant partisan des mécanismes d'échanges de crédits de CO2, a critiqué les projets des eurodéputés, les accusant d'avoir trop chargé la barque, au risque de la voir chavirer.

Il a également jugé injuste un projet de nouvelle taxe aérienne en Grande-Bretagne, qui va selon lui faire rentrer des milliards de livres dans les caisses du gouvernement, sans aucune garantie que cet argent servira à défendre l'environnement.