Bien qu'ils soient mal équipés et soumis à une surveillance permanente, des jeunes ont trouvé dans le surf une planche de salut. Quand ils affrontent les vagues, ils oublient un quotidien fait de misère et de violence, rapporte la Süddeutsche Zeitung de Munich.

Notre rencontre avec les surfeurs de Gaza a d'abord commencé par une déception. Sur les huit jeunes avec lesquels nous avions rendez-vous, seuls deux nous attendaient à l'heure dite devant la cabane de Mohammed Jayab, le maître-nageur et vétéran des surfeurs de Gaza. L'après-midi, ce serait parfait, avait dit Mohammed, car les vagues sont plus fortes.

Mais ce jour-là, seuls Mohammed et Ahmed Haseera, son comparse de glisse, se sont présentés sur la plage d'Al-Deira, qui longe la ville de Gaza. La mer est brune à cause des égouts de la ville qui se déversent ici. Au-dessus de nous plane un dirigeable blanc à partir duquel l'armée israélienne peut photographier n'importe quel point de la bande de Gaza. Les Israéliens surveillent les quelque 1,5 million d'habitants de cette région depuis les airs, la terre et la mer.

Soudain, le portable de notre photographe sonne. C'est un des élèves de Mohammed. Le jeune surfeur explique qu'il nous attendait avec ses amis sur la plage lorsqu'une patrouille du Hamas les a pris à partie. Pourquoi allaient-ils surfer au lieu d'étudier le Coran ? Ce sport vient des États-Unis, un pays ennemi, s'étaient-ils entendu dire.

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