L'été 2013 sur les grands écrans nord-américains a un peu été l'affaire d'Hybride. Établie à Piedmont, la société dirigée par Pierre Raymond a signé la postproduction d'effets visuels numériques sur les films White House Down de Roland Emmerich, Pacific Rim de Guillermo del Toro et The Smurfs 2 de Raja Gosnell.

Trois films pour lesquels l'entreprise avait trois mandats très différents. Si, dans le cas des petits bonshommes bleus, il fallait miser sur les «effets wow», ce n'était nullement le cas pour White House Down, dans lequel le travail des génies d'Hybride devait passer... inaperçu. Et dans le cas de Pacific Rim, l'apport était à la fois identitaire et culturel!

La centaine d'employés de la société s'est mise à la tâche, tout en travaillant en parallèle sur deux autres projets: Jappeloup de Christian Duguay (qu'on verra cet automne) et The Hunger Games 2 (L'embrasement) de Francis Lawrence.

Retour sur quatre de ces oeuvres, à commencer par Jappeloup qui a pris l'affiche vendredi.

Jappeloup

Coproduction France-Québec, le film du Québécois Christian Duguay a permis à Hybride de signer 427 plans d'effets visuels. La commande incluait notamment la reproduction de cinq lieux où le cavalier Pierre Durand et sa monture Jappeloup ont participé à des compétitions équestres: Longchamp, Fontainebleau, Los Angeles, Barcelone et Séoul, où le tandem a remporté la médaille d'or en sauts d'obstacles lors des Jeux olympiques de 1988. «Pour Hybride, le principal défi consistait à réaliser des plans d'effets imperceptibles qui allaient servir de support visuel au récit, plongeant ainsi les spectateurs dans une ambiance authentique, représentative de l'époque et des différents lieux reproduits dans le film», affirment les dirigeants de l'entreprise.

The Smurfs 2

Ici, Hybride devait reconstituer des scènes de Paris à travers 340 plans. Il fallait marier des plans tournés à Montréal à d'autres tournés à Paris. Pour une scène où Gargamel tombe de la tour Eiffel, les plans rapprochés du comédien ont été captés en studio alors que tout le reste a été numérisé. «Nous devions nous assurer que la coloration entre les plans réels et numérisés concordait parfaitement», indique Philippe Théroux. Quant à l'effet «wow!», on peut le sentir dans une gentille explosion où le feu et les débris sont remplacés par des bulles bleues.

White House Down

Une création microchirurgicale pour laquelle Hybride a reconstitué trois quartiers de Washington sillonnés par des hélicoptères Black Hawk. Sécurité oblige, il est impossible d'y tourner à basse altitude. Deux techniciens de l'entreprise y ont donc passé trois jours à prendre des photos. Le but était de s'inspirer des textures et des couleurs des édifices, des essences d'arbres, des couleurs des boîtes de journaux pour recréer les quartiers. On a même pris en considération une étude sur les couleurs des voitures de la capitale.

Pacific Rim

Des créatures sorties de la mer envahissent la Terre. Pour les combattre, plusieurs pays créent d'immenses robots actionnés par des humains. Hybride devait créer des graphiques animés en 3D aux couleurs et aux formes différentes d'un robot (et de ses pilotes) à l'autre. «Il fallait que le cinéphile sache, en voyant les graphiques animés, dans quel robot il se trouvait», dit M. Raymond. Philippe Théroux a mené sa recherche en fonction du bagage culturel de chaque pays. «Le robot chinois est très high-tech alors que le russe est plus vieillot, mais très solide. Pour ce dernier, je me suis inspiré d'un tableau de bord d'un Mig-21.»