Cette paisible familiale a nécessité une refonte en profondeur de sa partie avant. Mais Yvon n'est pas un craintif, et ses talents de mécanicien-modificateur lui ont valu dans certains milieux le surnom fort mérité de «Mister Plumber». À ces talents vient s'ajouter une passion pour le sport automobile à l'ancienne qui le porte à s'aventurer dans le domaine de plus en plus populaire des courses de voitures historiques au volant d'une autre Datsun: un coupé 510 de 1970, réplique des 510 de compétition qui ont fait la pluie et le beau temps en courses Trans Am dans les années 70.

Cette paisible familiale a nécessité une refonte en profondeur de sa partie avant. Mais Yvon n'est pas un craintif, et ses talents de mécanicien-modificateur lui ont valu dans certains milieux le surnom fort mérité de «Mister Plumber». À ces talents vient s'ajouter une passion pour le sport automobile à l'ancienne qui le porte à s'aventurer dans le domaine de plus en plus populaire des courses de voitures historiques au volant d'une autre Datsun: un coupé 510 de 1970, réplique des 510 de compétition qui ont fait la pluie et le beau temps en courses Trans Am dans les années 70.

Le succès inespéré

Pour mieux situer cette voiture, nous devons remonter aux années 60. Craignant l'échec sur le marché américain, Nissan a décidé d'y débarquer sous le nom de Datsun. Comme ça, si les choses allait mal, l'image internationale de Nissan ne serait pas ternie. Mais c'est exactement l'inverse qui s'est produit, car les produits Nissan ont connu en Amérique un succès pour le moins inespéré, succès dû en bonne partie à celle que l'on a surnommée «la BMW du pauvre», la modeste mais infatigable berline Datsun 510.

Les origines de la 510 - baptisée Bluebird au Japon - remontent à la Bluebird 310 de 1959, la première berline que Nissan a exportée en Amérique. Plutôt moche, la 310 empruntait non seulement le look déjà démodé des berlines anglaises de l'époque, mais aussi la conception du moteur qui s'inspirait du... peu inspirant Austin de 48 chevaux. À la 310 a succédé en 1963 la Datsun 410, qui bénéficiait de l'apport du designer italien Pininfarina et d'une structure monocoque robuste et légère.

En 1966, Nissan a fusionné avec le constructeur Prince, réputé pour ses compétences techniques. Ses ingénieurs avaient soigneusement "étudié" les moteurs Mercedes des années 60, ce qui leur a permis de mettre au point un beau petit quatre cylindres de 2 litres à culasse en aluminium et arbre à cames en tête.

Le rêve de Mr. K

Entre-temps, Yutaka Katayama, le président de Nissan USA, surnommé «Mr. K», faisait tout son possible pour convaincre les dirigeants de la maison mère de lui livrer une voiture qui saurait soulever les passions des automobilistes américains, une sorte de BMW 1600 bon marché et non une pseudo-anglaise ennuyeuse.

Passionné lui-même de sport automobile, M. Katayama pouvait apprécier les qualités routières de la petite berline sport BMW et rêvait donc de lui faire concurrence, mais à un prix bien moindre. Son rêve a fini par se réaliser en 1967 avec la naissance de la 510, baptisée Datsun 1600 sur les marchés mondiaux. Non seulement la nouvelle venue bénéficiait d'une structure monocoque rigide et légère, mais elle était dotée d'une suspension indépendante aux quatre roues, d'une direction précise à crémaillère et de freins à disque avant. Faisant moins de 1000 kilos, la 510 s'est imposée immédiatement sur un marché américain dominé par des brontosaures chromés et d'antiques anglaises affublées de la technologie des années 50. Et le comble, c'est que cette «BMW japonaise» coûtait au départ moins de 2000$! Une véritable aubaine qui a asséné un grand coup à ses concurrentes, y compris la déjà obsolète Volkswagen. La première année, 40 000 Datsun 510 ont trouvé preneur, et le magazine Road & Track a inclus la petite 510 parmi les 100 voitures les plus importantes du 20e siècle.

Ce succès commercial s'est accompagné aussi de nombreux succès sportifs. Fidèle à sa vision, M. Katayama a favorisé la participation de la 510 à des compétitions, accélérant ainsi la mise au point des millésimes à venir à partir des leçons apprises en course et en rallye.

Ainsi renforcée, la Datsun 510 s'est imposée de plus en plus dans la série Trans Am et a remporté le titre dans le 2.5 Challenge en 1971 et 1972. Parmi les noms célèbres qui se sont distingués au volant d'une 510, on trouve l'acteur Paul Newman, diplômé de l'école de pilotage Bob Bondurant et dont la carrière en course, notamment au volant des Datsun, est devenue quasiment aussi impressionnante que son travail au grand écran.

Sur la scène internationale, la 510 s'est surtout fait remarquer en rallye, en remportant le redoutable East African Safari, un calvaire de 5300km à travers le Kenya et l'Ouganda. La petite berline abordable de Mr. K. est ainsi parvenue, seulement en cinq ans, à asseoir la réputation de fiabilité, de qualité et de robustesse des produits Datsun et de l'automobile japonaise en général. Une réputation qui ne s'est pas démentie en plus de 40 ans au grand dam des ex-Trois Grands, qui cherchent encore et toujours à savoir ce qui s'est passé.

Quant à notre «Mister Plumber», qui vient d'entamer une autre saison de course au volant de son increvable 510, souhaitons-lui bonne course et bonne route.

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DANS LE RÉTROVISEUR DE LA DATSUN 510 1970

Empattement/longueur/largeur/hauteur (cm): 242/412/156/140

Poids: 925kg

Moteur: 4 cyl. en ligne, 1,6L, 1 ACT, 96 ch à 5600 tr/min, couple 100 lb-pi à 3600 tr/min

Consommation: 11 L/100km

Transmission: manuelle, quatre vitesses

Freins: disques/tambours

Pneus: 5.60 x 13

Performances: 0 à 100km/h en 14,8 secondes

Vitesse de pointe: 160 km/h

Production: plus de 400 000 unités (1968 - 1973)

Prix 1970: 1995$ (deux portes)

Valeur 2007: environ 7000$

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La même année (1970):

» La crise d'Octobre secoue le Québec à la suite de l'enlèvement du diplomate James Cross et de l'assassinat du ministre Pierre Laporte. Pierre Trudeau invoque la Loi sur les mesures de guerre.

» Les troupes américaines envahissent le Cambodge et quatre étudiants sont tués par la Garde nationale à Kent State University, en Ohio, lors d'une manifestation contre la guerre du Vietnam.

» La génération «peace and love» se donne rendez-vous à Woodstock. C'est le plus grand love-in de tous les temps. La même année, la rockeuse Janis Joplin décède d'une overdose.

» IBM invente le disque souple (floppy).

» Boston remporte la Coupe Stanley contre St. Louis, et l'Autrichien Jochen Rindt qui a trouvé la mort à Monza au volant de sa Lotus-ford, est couronné Champion du monde de Formule 1, à titre posthume.

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CALENDRIER RÉTROVISEUR : JUIN ET JUILLET

26 mai - 9 juin : Hommage à la course automobile, la collection de l'artiste-peintre Alain Lévesque à la Galerie Arte Montréal, 2154, rue Crescent

2 - 10 juin : Exposition Blossoms in Brome de l'artiste-peintre Susan Pepler

8 au 10 juin : Exposition Fiat 500, devant le restaurant Baffoni, 6859, boul. Saint-Laurent

16-17 juin : Nostalgie sur roues VAQ. Exposition d'autos anciennes et modifiées (1980 et moins) et marché aux puces à Saint-Jean-sur-Richelieu.

www.vaq.qc.ca

22 au 24 juin : 28 e VARAC Vintage Festival, Mosport, Ontario. Courses de voitures historiques et commémoration du 40e anniversaire de la Formule 1 au Canada. www.varac.ca

22 au 24 juin : 10 e Bug Out de L'Isleaux-Coudres. www.bugoutiac.com

24 juin : Grand défilé de la Fête nationale, Montréal - www.vaq.qc.ca

30 juin - 1 er juillet : Concours d'Élégance VACM, Longueuil -

www.geocities.com/clubvacm