Investir dans les banques canadiennes est chose aisée, les six grandes offrant toutes un profil et un historique dignes d'intérêt. Il en va tout autrement pour les titres bancaires américains. Sélection est ici le mot-clé.

Le service de recherche de RBC Marchés des capitaux vient de mettre à jour son évaluation des 20 plus grandes banques aux États-Unis, à la lumière de leurs derniers résultats trimestriels. Leur performance est relativisée en fonction de la capitalisation, donnée névralgique dans la comptabilité bancaire actuellement.

Conclusion: la société financière diversifiée Wells Fargo, de San Francisco, et la grande banque régionale U.S. Bancorp, de Minneapolis, apparaissent comme les mieux gérées entre toutes. Parmi les aspirantes au titre, on relève la grande banque JPMorgan Chase, les institutions régionales BB&T, Huntington Bancshares, Fifth Third Bancorp, M&T Bank et PNC Financial Services Group, ainsi que la banque de dépôt State Street.

L'équipe de RBC estime par ailleurs que les banques régionales Citizens Financial Group, Regions Financial Corporation, SunTrusts Banks et Zions Bancorporation ont fait du progrès, mais «ont encore du pain sur la planche». Les banques américaines doivent focaliser sur la rentabilité des activités de base pour compenser l'environnement persistant de bas taux d'intérêt, le resserrement de la réglementation et la croissance modeste des prêts, estiment les experts financiers.

Top 20 boursier

Les 14 contributeurs à l'étude constatent que les banques qui produisent régulièrement les meilleurs rendements sur l'avoir des actionnaires sont récompensées par les marchés financiers qui leur accordent les plus hautes évaluations par rapport à leur valeur comptable.

Les sociétés U.S. Bancorp, Wells Fargo et M&T Bank, considérées par les investisseurs parmi les mieux gérées de l'industrie, se démarquent notamment autant par leur rentabilité à long terme que par leur surperformance sectorielle en Bourse sur 5, 10 et 20 ans.

Le classement boursier fait ressortir d'importants écarts entre les grandes institutions financières américaines. L'investisseur qui aurait misé sur les cinq meilleures aurait réalisé un rendement annuel composé de près de 15% au cours des 20 dernières années. Il aurait dû se contenter de 3% seulement s'il était tombé sur le dernier quartile.

Les banques américaines rapportent par ailleurs moins en Bourse que les autres grandes entreprises, même si le différentiel tend à se resserrer. Le rendement composé annuel du sous-indice bancaire du S&P 500 au cours des 10 dernières années est négatif, même en incluant les dividendes, alors que le grand indice américain affiche un rendement total de 5,8%. L'écart de rendement n'est toutefois plus que d'un point de pourcentage si l'on s'en tient aux cinq dernières années.

Au Canada, tout au contraire, les institutions financières surperforment l'indice général TSX par près d'un point de pourcentage sur un horizon de dix ans, et l'écart gonfle à près de quatre points sur cinq ans. Les grandes banques canadiennes, qui sont assez homogènes, évoluent par ailleurs de concert, ce qui diminue les erreurs de sélection de titres.