(Ottawa) La ministre des Finances, Chrystia Freeland, n’écarte pas la possibilité de présenter une mise à jour économique et financière cet automne afin de faire le point sur l’état de santé de l’économie canadienne.

L’exercice, qui est devenu une quasi-tradition depuis le milieu des années 1990, permettrait aussi de préciser l’ampleur des déficits qui sont attendus à Ottawa au moment où la quatrième vague de la pandémie de COVID-19 frappe durement certaines régions du pays.

« C’est une excellente question. On est en train de discuter cela avec le premier ministre », a indiqué la ministre Freeland.

La ministre des Finances a fait ce commentaire alors qu’elle participait mercredi à une conférence de presse en compagnie du premier ministre Justin Trudeau au cours de laquelle ils ont expliqué les détails de la vaccination obligatoire aux employés du gouvernement fédéral.

Près de trois semaines après le scrutin fédéral du 20 septembre qui a vu les Canadiens élire un deuxième gouvernement libéral minoritaire de suite, Mme Freeland est la seule ministre du cabinet qui a été reconduite dans ses fonctions jusqu’ici. M. Trudeau a de nouveau indiqué mercredi qu’il compte dévoiler la composition de son nouveau cabinet, qui comptera encore une fois un nombre égal d’hommes et de femmes, avant la fin du mois d’octobre.

Au moins deux des trois partis de l’opposition — le Parti conservateur et le Bloc québécois — ont exhorté la semaine dernière le gouvernement Trudeau à présenter une nouvelle mise à économique et financière.

Selon eux, cette mise à jour économique et d’autant plus importante que les libéraux ont promis 78 milliards de dollars de nouvelles dépenses au cours des cinq prochaines années, mais seulement 25 milliards de dollars de nouveaux revenus.

En avril, la ministre Chrystia Freeland a déposé un budget qui comportait un plan de relance de 100 milliards de dollars sur trois ans et prévoyait un déficit de 154 milliards de dollars durant l’exercice financier encore et d’environ 60 milliards de dollars en 2022-2023. Ce budget était le premier déposé par le gouvernement Trudeau en deux ans, la pandémie de COVID-19 ayant chamboulé toutes les projections touchant les dépenses et les revenus l’an dernier.

Mercredi, Mme Freeland a aussi laissé entendre qu’elle pourrait prolonger les mesures d’aide aux entreprises. À titre d’exemple, le programme de subvention salariale doit prendre fin le 23 octobre.

Des associations représentant les gens d’affaires, dont la Chambre de commerce du Canada et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), ont imploré le gouvernement Trudeau à maintenir ces programmes de soutien tant que la crise sanitaire ne sera pas complètement terminée.

Mme Freeland s’est d’ailleurs entretenue à ce sujet avec le président de la FCEI, Dan Kelly, mardi soir. Des programmes de soutien plus ciblés pourraient être dans la mire du gouvernement.

« Nous sommes conscients que la quatrième vague et le variant Delta frappent durement certaines parties du pays et nous savons que les politiques gouvernementales doivent en tenir compte. Nous allons être là pour les Canadiens de tout le pays dans cette lutte. Nous soutenons les systèmes de santé dans les provinces les plus durement touchées et nous fournirons un soutien économique au besoin », a affirmé la ministre Freeland.

« Nous sommes également conscients que si certains secteurs de l’économie se redressent vigoureusement, et c’est très bien, certains secteurs continuent d’être particulièrement touchés. Le tourisme et les évènements spéciaux en sont quelques exemples. Nous travaillons sur les moyens de nous assurer que le soutien est là pour eux. Nous aurons des choses à annoncer sous peu », a-t-elle ajouté.