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Au Québec, pour l’environnement, est-ce qu’il est préférable d’acheter un produit de 500 ml dans une bouteille de plastique, de verre ou d’aluminium ?
– Laurent Émond

La question est complexe et dépend du transport impliqué dans la production des contenants et de leur contenu.

PHOTO TIRÉE DE WIKIMEDIA COMMONS

La même boisson est souvent vendue dans des contenants de plastique, d’aluminium et de verre.

« Si on parle de la bière, la bouteille de verre est carrément réutilisée telle quelle, alors c’est l’option préférable », dit Annie Levasseur, directrice scientifique du Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire à l’École de technologie supérieure. « Ça change un peu maintenant avec les bouteilles de bière transparentes, qui ne peuvent pas toujours être réutilisées telles quelles ici. Dans des pays en Europe, on a de la réutilisation de bouteilles de verre pour beaucoup de boissons, mais ici, ça ne s’est pas développé, malheureusement. »

PHOTO TIRÉE DU SITE DE L’ETS

Annie Levasseur, directrice scientifique du Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire à l’ETS

L’aluminium, s’il est recyclé, est une bonne option en général, mais pas au Québec parce que les usines de recyclage permettant de refaire des cannettes d’aluminium sont aux États-Unis. « Ça fait beaucoup de transport », observe Annie Levasseur.

Le directeur du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Karel Ménard, est lui aussi en faveur du verre. Mais il prévient qu’il faut regarder l’ensemble du trajet d’un produit. « Les pots de relish et de cornichons en verre viennent souvent de l’Inde. Alors même s’ils sont en verre, ils ont beaucoup voyagé pour arriver ici. » Il souligne que le réemploi d’un contenant par le consommateur est souvent le choix le plus souhaitable.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Karel Ménard, directeur du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets

Mme Levasseur estime que le plastique peut être une option vu son faible poids, particulièrement s’il est de type polyéthylène téréphtalate (PET), qui est facilement recyclé. « Les centres de recyclage ont un très bon prix pour le PET et l’aluminium. »

M. Ménard est moins enthousiaste pour le plastique. « Chaque fois qu’il est recyclé, le PET perd un peu de ses propriétés. Et il faut penser à l’extraction du pétrole nécessaire pour fabriquer le PET au départ. »

Chose certaine, la question de la matière des contenants est sur toutes les lèvres. En 2010, la SAQ a fait une analyse comparant le poids et l’impact environnemental de plusieurs matériaux pour conserver le vin, dont le verre, le plastique et l’aluminium. On notait que la bouteille de 1,5 L est 33 % plus avantageuse que la bouteille standard de 750 ml, quand on évalue le volume par unité de masse.

Une mise à jour de cette étude vient d’être effectuée par la SAQ, indique Mme Levasseur. Elle n’a pas encore été rendue publique.

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    Diminution du poids d’une bouteille de vin en plastique par rapport au verre
    Source : Chaire internationale en analyse du cycle de vie