L'insulte raciste qu'aurait lancée Clémence Beaulieu-Patry à Randy Tshilumba juste avant qu'il ne la poignarde une dizaine de fois au Maxi a «choqué et surpris» le jeune homme accusé de meurtre prémédité, même s'il était persuadé que la victime et ses quatre meilleures amies cherchaient à le tuer depuis des mois.

Il soutient avoir tué Clémence Beaulieu-Patry parce que celle-ci s'apprêtait à sortir une arme à feu de sa poche pour tirer sur les clients. Or, aucune arme à feu n'a été retrouvée sur la scène de crime. 

Selon la version de l'accusé, Clémence Beaulieu-Patry l'a traité de «sale nègre» avant qu'il ne la tue. «Venant de Clémence, ça m'a choqué», a-t-il témoigné mardi matin en contre-interrogatoire. «Ce n'était pas le genre de Clémence de faire une insulte directement», a expliqué Randy Tshilumba.

L'accusé soutient que Clémence Beaulieu-Patry et ses amies écrivaient des messages anonymes de menaces «indirectes» à son endroit sur une page Facebook depuis l'automne 2014. «Clémence ne m'a jamais envoyé un vrai message Facebook», a précisé l'accusé. Questionné par la procureure de la Couronne Me Catherine Perreault, Randy Tshilumba a admis qu'il ne «connaissait pas trop Clémence», une ex-camarade de classe du secondaire.

Selon la thèse de la Couronne, Randy Tshilumba portait ses gants de football en entrant dans le Maxi le soir du meurtre, le 10 avril 2016. Or, l'accusé n'a «aucun souvenir» d'avoir mis ses gants ou même de les avoir porté en tuant Clémence. Pourtant, a noté la Couronne, l'accusé se souvient de nombreux détails de ces minutes critiques. «Plus vous racontez l'histoire, plus vous réécrivez l'histoire», a lancé Me Perreault. «C'est faux», a rétorqué Randy Tshilumba, toujours sur un ton neutre.

L'accusé soutient qu'il avait apporté ses gants et des vêtements de rechange dans son sac à dos, parce qu'il avait envisagé d'aller s'entraîner au gymnase ou d'aller à l'hôpital pour soigner ses graves problèmes de constipation en partant de chez lui deux heures avant le meurtre. Toutefois il n'avait apporté ni t-shirt ni sous-vêtements, a-t-il dit.

La Couronne maintient que Randy Tshilumba a planifié de tuer Clémence Beaulieu-Patry dans le Maxi le 10 avril 2016. La défense maintient que l'accusé souffre de «délire» et de troubles mentaux depuis une certaine période. Il est détenu à l'hôpital psychiatrique Philippe-Pinel.