C'était une première bonne nouvelle pour les proches de Ronia Mansourian, depuis le décès tragique de l'adolescente de 15 ans, happée à mort par un automobiliste il y a trois semaines à Laval.

Hier au palais de justice de Laval, la juge Lise Gaboury a décidé de garder l'auteur présumé du délit de fuite mortel, Robert Bélanger, derrière les barreaux jusqu'à son procès.

Une cinquantaine de camarades de classe et de membres de la famille de l'adolescente sont sortis de l'enquête sur mise en liberté de l'accusé de 22 ans en applaudissant et en pleurant de joie.

«C'est un soulagement, même si la douleur est encore vive. Cette décision nous donne confiance en la justice», a dit la tante de la victime, Marie Tatazian, souriante, les yeux rougis, à sa sortie du palais de justice.

Le contenu des témoignages rendus à l'enquête sur mise en liberté est frappé d'une ordonnance de non-publication. La Couronne a fait entendre un enquêteur de la police de Laval. De son côté, la défense a fait témoigner l'accusé ainsi que la mère et la grand-mère de ce dernier. Le jeune homme, qui portait une croix dans le cou, a répondu aux questions des avocats avec une voix mal assurée, souvent les yeux rivés au sol.

Le 3 septembre dernier vers 13h, Ronia Mansourian s'apprêtait à traverser la rue avec trois copines dans le quartier Chomedey lorsqu'une Buick l'a violemment projetée sur le pare-brise d'un autobus. La tragédie s'est déroulée à un jet de pierre de la polyvalente où la jeune fille venait d'entamer sa quatrième secondaire.

Robert Bélanger est accusé de conduite dangereuse causant la mort et de délit de fuite mortel. La Couronne s'opposait à sa mise en liberté d'ici à la suite du processus judiciaire.

«La juge a refusé de libérer l'accusé pour des motifs de dangerosité et parce que sa libération aurait miné la confiance du public dans l'administration de la justice», a expliqué le procureur de la Couronne, Jean-Pascal Boucher. Le représentant de la poursuite a d'ailleurs reçu les félicitations chaleureuses des nombreux proches de la victime au terme de l'audience.

La famille de Ronia Mansourian compte assister à toutes les étapes du processus judiciaire. «On veut seulement que justice soit rendue. Ronia avait juste 15 ans et rien ne pourra nous la rendre», a dit une autre tante de la victime, Tina Mansourian. Debout à ses côtés, la grand-mère de la victime réprimait mal sa colère. «C'est un criminel et un menteur. J'espère qu'il va rester en prison toute sa vie», a lancé Iskouhi Mansourian aux médias présents.

L'accusé reviendra en cour le 15 octobre pour apprendre la date de son enquête préliminaire.