Cinq policiers du SPVM qui sont intervenus dans le dossier de Maria Altagracia Dorval avant que celle-ci soit tuée par son ex-conjoint, en 2010, sont tous exonérés par le Comité de déontologie policière.

Les policiers Danny Chicoine, Éric Sabourin, Estelle Motta, Geneviève Leclerc et Marcel Thifault avaient été cités en déontologie pour négligence dans le traitement d'une plainte portée par Mme Dorval. Craignant son ex-conjoint, elle avait communiqué avec la police à quelques reprises entre le 15 août 2010 et le 11 octobre de la même année, jour où elle avait porté plainte officiellement.

La femme de 28 ans, mère de trois enfants, a été poignardée à mort six jours plus tard. Kenol, avec qui elle ne vivait plus, s'était introduit dans son logement de Montréal-Nord en sont absence, et l'avait attaquée quand elle était rentrée.

Poursuite 

L'affaire avait fait grand bruit. Le ministre de la Sécurité publique avait demandé de faire la lumière sur la conduite des policiers. Les cinq policiers nommés plus haut ont été cités en déonotologie.

L'audience pour examiner leur conduite a duré 18 jours, répartis entre novembre 2012 et décembre 2014. La décision a été rendue il y a quelques jours. 

Étonnamment, le président du Comité a imposé une ordonnance de non publication sur la version que Mme Dorval aurait donnée à deux policiers, six jours avant sa mort. Ceci afin «d'assurer que les droits de M. Kenol à une défense pleine et entière soient respectées pendant les procédures d'appel», note le président du comité, Me Richard W. Uticone.

Rappelons que M. Kenol a été déclaré coupable du meurtre prémédité de Mme Dorval, au terme de son procès en mai 2013 et a écopé la prison à vie. Il est en appel.

Rappelons enfin que dans la foulée de cette triste affaire, des proches de Mme Dorval ont intenté une poursuite civile de 665 000 $ contre la Ville de Montréal, pour «fautes et négligences» de ses policiers. L'affaire est toujours pendante.