Le célèbre «sapin laid» qui avait fait de Montréal la risée des réseaux sociaux en 2016 sera de retour cette année avec un village entier qui célébrera l'imperfection.

Un nouveau sapin sera érigé vendredi au centre-ville de Montréal dans le nouveau Village du vilain sapin.

Le groupe qui avait trouvé l'arbre l'année dernière est celui qui a eu l'idée du nouveau village, qui sera construit autour d'un sapin authentique, mais assez petit - il devrait mesurer environ 20 mètres.

Philippe Pelletier, l'un des organisateurs, a expliqué qu'ils avaient voulu faire un «clin d'oeil» à l'an dernier en ramenant un «sapin authentique, naturel et un peu croche» et aller encore plus loin en créant un village qui rendra hommage à la diversité et aux imperfections.

M. Pelletier estime que cela pourrait devenir une «belle tradition» à Montréal que d'avoir chaque année un sapin «authentique, croche un peu bizarre, qui a son petit trait de personnalité».

Le sapin qui avait été placé au centre-ville de la métropole était devenu une sensation sur les réseaux sociaux et il a été le sujet d'articles dans plusieurs médias internationaux, du New York Times au Washington Post, en passant par le magazine People - mais pas pour les bonnes raisons.

Décrit comme «laid», «maigrichon», et «asymétrique», le sapin de presque 27 mètres a fait l'objet de moqueries pendant une bonne partie de son existence.

L'an dernier, l'équipe de M. Pelletier espérait trouver un arbre qui pourrait rivaliser avec l'immense sapin qui trône au Rockerfeller Center, à New York.

Mais le sapin qu'ils ont coupé dans les Cantons de l'Est n'avait pas la grandeur ni la stature désirées.

Certaines personnes aimaient le fait que l'arbre soit imparfait, alors que d'autres l'ont qualifié «d'affreux» et de «gênant». Le sapin a même eu son propre compte Twitter parodique.

Philippe Pelletier se défend en disant que c'est à cela que ressemble un arbre naturel du Québec.

Les organisateurs n'ont pas été trop affectés par la couverture négative, selon M. Pelletier.

«Évidemment, il n'y a personne qui prenait ça au sérieux, il n'y a personne qui était blessé parce qu'on riait de l'apparence d'un sapin», a-t-il conclu.

«On n'avait jamais pensé qu'une grande controverse internationale pourrait éclater autour de l'esthétisme d'un sapin. On s'entend que c'est seulement une question d'apparence», a-t-il soutenu en entrevue.

M. Pelletier souligne que seulement 2500 $ d'argent public est investi pour le sapin, grâce à un commanditaire.

Cette année, l'emplacement où l'arbre était l'année dernière, dans le Quartier des spectacles, sera décoré de deux sapins. L'oeuvre «Coeur de plume» du sculpteur Jean-Robert Drouillard et «Le plus petit sapin du monde», de l'artiste Valérie Dupras, seront dévoilés le 1er décembre.

Le nouveau sapin naturel sera érigé sur la rue Prince-Arthur, dans le Plateau-Mont-Royal.