Un Américain a été arrêté mercredi en Floride, accusé d'importation illégale de dinosaures, dont un tyrannosaure mongol de 70 millions d'années récemment vendu aux enchères à New York, a annoncé le bureau du procureur de Manhattan.

Eric Prokopi, 38 ans, qui se présentait comme un «paléontologue commercial», est accusé d'avoir entre 2010 et 2012 fait clandestinement venir aux États-Unis, non seulement ce tyrannosaure venant du désert de Gobie, mais aussi un autre squelette de saurolophus angustirostris, dinosaure herbivore également exporté illégalement de Mongolie.

Il aurait aussi acheté un squelette de microraptor (petit dinosaure ressemblant à un gros oiseau) à une personne en Chine et l'aurait fait venir aux États-Unis, ainsi que d'autres squelettes entiers ou partiels de gallimimus, oviraptor et tyrannosaure.

Le procureur de Manhattan Preet Bharara a évoqué mercredi «un marché noir de fossiles préhistoriques», soulignant que Prokopi voyageait régulièrement à l'étranger et notamment en Mongolie, et falsifiait les documents de douane pour cacher son trafic.

Il a précisé qu'au moment de son arrestation mercredi, un camion de livraison arrivait chez lui, avec quelque 200 kilos de fossiles.

Depuis 1924, la Mongolie considère les fossiles comme une propriété nationale, et leur exportation est interdite.

Le tyrannosaure bataar reconstitué par Prokopi, de 2,43 m de haut et 7,31 m de long, avait été vendu aux enchères pour 1,05 million de dollars le 20 mai dernier à New York. Mais il a été ensuite saisi le 22 juin par les autorités judiciaires de la ville, à la demande de la Mongolie qui réclame sa restitution.

Le saurolophus a lui aussi été vendu aux enchères, en Californie, pour 75 000 dollars.

La maison d'enchères Heritage Auctions, qui avait vendu le tyrannosaure en mai, avait à l'époque souligné que Prokopi avait «passé un an de sa vie et dépensé beaucoup d'argent pour identifier, restaurer, construire et préparer ce qui n'était auparavant qu'un ensemble d'os et fragments d'os non assemblés».

Prokopi s'était défendu d'être un trafiquant international, affirmant dans un communiqué être simplement «un gars de Gainsville (Floride) qui essaye de faire vivre (sa) famille».