«Je ne suis pas morte, je ne suis pas morte!» Lise Beaulieu ne savait plus quoi dire ni quoi faire pour convaincre la policière qui venait de l'arrêter pour excès de vitesse qu'elle était bel et bien vivante. Si la Drummondvilloise était sous le choc, c'est que la policière lui apprenait, après avoir fait les vérifications nécessaires, que la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) la tenait pour morte depuis 2009.

La contravention de 191$ dont elle a héritée mercredi après-midi sur l'autoroute 20, à la hauteur de Saint-Hyacinthe, devenait une chose bien secondaire.

«Je n'ai pas bien dormi. C'est assez heavy. Comment peut-on faire une telle erreur? Et à quoi ont servi les paiements que j'ai faits depuis deux ans à la SAAQ pour mes plaques et mon permis de conduire qui, lui, soudainement, n'existe plus? Même la policière, qui était aussi estomaquée que moi, m'a dit qu'elle devrait me remettre une contravention pour un permis non valide, mais elle s'est abstenue. Et puis elle a ajouté: je suis désolée, mais je dois quand même vous remettre votre ticket», a raconté hier Mme Beaulieu.

La sexagénaire a été interceptée à 123 km/h dans une zone de 100.

«La contravention était méritée. Mais je ne méritais pas de me faire dire que je n'existe plus. À la SAAQ, on ne comprend pas ce qui s'est passé avec mon dossier. On a tenté une explication en me disant qu'un employé a dû faire une erreur. Moi, j'entends déposer une plainte officielle à la SAAQ. Je rencontre d'ailleurs un avocat la semaine prochaine. Je ne m'attends pas à ce qu'il en ressorte grand-chose, je n'ai pas l'argent pour pousser cette affaire-là trop loin. D'ailleurs, j'espère que les choses rentreront dans l'ordre rapidement et que ça ne traînera pas pendant des mois», a-t-elle soupiré.

En apprenant que la SAAQ l'avait enterrée avant son temps, cela a fait ressurgir de mauvais souvenirs de son passé. «J'ai fait beaucoup de kilomètres lorsque j'étais représentante sur la route. J'ai eu plusieurs accidents, dont un où il a fallu utiliser des pinces de désincarcération pour me sortir de là. C'est là que j'aurais dû laisser ma peau pour de vrai. Mais, maintenant que je suis "ressuscitée", je vais leur demander de mettre mes papiers en ordre et peut-être de me remettre mon argent, vu que, apparemment, il n'a servi à rien depuis deux ans», a laissé tomber Mme Beaulieu.