Une étude de trois Français sur les «sauts comparés des puces de chat et des puces de chien» a remporté jeudi l'anti-Nobel de biologie, au cours de la cérémonie annuelle de remise de ces prix insolites à l'Université Harvard, aux États-Unis.

La Suisse a de son côté été récompensée pour avoir adopté une loi sur la dignité des plantes.

Comme les dix-sept éditions précédentes, la remise jeudi soir des prix «Ig Nobel» --Ignobles Nobel, leur appellation officielle-- était destinée à faire «d'abord rire, puis réfléchir», selon l'organisateur Marc Abrahams, éditeur de la revue scientifique humoristique Annales de la recherche improbable.

Récompensant des recherches sur «la capacité d'une amibe à sortir d'un labyrinthe» ou sur «les ravages causés par les tatous sur les sites archéologiques sud-américains», une dizaine de prix ont été remis au cours de la soirée délirante qui se tenait au théâtre Sanders de l'Université devant 1200 spectateurs, en présence de véritables prix Nobel comme William Lipscomb (Chimie 1976), et d'anciens lauréats des anti-Nobel.

Un des vainqueurs de l'an dernier, Dan Meyer, co-auteur d'un rapport médical sur «les effets collatéraux de l'ingestion de sabre», a ouvert la soirée en avalant une épée, prestement retirée de son gosier par un médecin, le docteur Thomas Michel, doyen de l'École de médecine de Harvard.

La cérémonie retransmise en direct sur l'internet comprenait notamment la première d'un mini-opéra intitulé Redondance, encore, accompagné par un choeur de lauréats tandis que des cocottes en papier volaient au dessus de la salle. Chaque lauréat a eu un temps de parole de 60 secondes, et était implacablement interrompu à la 61ème par une fillette de 8 ans.

Un concours permettait de gagner un rendez-vous galant avec un vrai Prix Nobel, en l'occurence M. Lipscomb, âgé de 89 ans.