Si les Américains sont encore curieux de ce que George W. Bush a à leur dire dans ses derniers mois à la tête du pays, ils ne l'ont pas laissé voir mardi dans l'Ohio quand le président qui les invitait à l'interroger, a été confronté au mutisme de l'assistance.

Après avoir prononcé un discours sur les prix records de l'essence et les moyens de réduire la dépendance énergétique des États-Unis, M. Bush a invité son auditoire, le personnel de la compagnie Lincoln Electric d'Euclid, à lui poser des questions, se prêtant là à un exercice commun de sa part.

«Au bout de sept ans et demi, si je ne suis pas capable de les éluder...», a-t-il plaisanté.

Des rires, mais aucune question parmi des auditeurs applaudissant par ailleurs à ses propositions, comme celle d'augmenter l'exploitation pétrolière aux États-Unis.

«Si vous n'avez pas de questions, je peux vous raconter beaucoup d'histoires intéressantes», a-t-il faiblement insisté auprès de l'assistance.

Avant que la situation ne devienne embarrassante, M. Bush s'est vite mis à raconter comment, le 23 novembre 2002, un arc-en-ciel s'était formé dans le ciel de Bucarest alors qu'il s'apprêtait à prononcer un discours sur l'admission de la Roumanie dans l'Otan et sur la liberté.

M. Bush a parlé du «conflit idéologique» entre la liberté et l'extrémisme, avant de terminer son propos, une vingtaine de minutes avant l'horaire prévu.

M. Bush était venu dire combien il se souciait du poids que le prix de l'énergie représentait pour les Américains dans une période économique «incertaine».

«Nous vivons des temps incertains, la question ne se pose pas», a-t-il dit. Pour les salariés de Lincoln Electric Company, elle ne semblait pas se poser en effet.