Des étudiants de Nouvelle-Zélande ont relevé samedi le montant de la récompense offerte à qui permettrait l'arrestation pour crimes de guerre de la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, en visite dans ce pays.

L'idée avait été lancée par un autre groupe qui a dit y renoncer à la suite de menaces policières.

Les élèves de la Victoria University à Wellington, la capitale, ont doublé le montant initial de la récompense, la portant à 7.400 dollars (4.716 euros), a déclaré Joel Cosgrove, président des étudiants.

Joel Cosgrove estime que la cheffe de la diplomatie américaine doit être arrêtée pour sa responsabilité dans la mort d'au moins 60 000 Irakiens tués depuis l'invasion de l'Irak par la coalition conduite par les États-Unis en 2003. «Condoleezza Rice doit être traduite devant la Cour pénale internationale» (CPI), a-t-il lancé dans un entretien à la radio nationale néo-zélandaise.

La veille, l'Association des étudiants de l'Université d'Auckland avait porté plainte à la police contre Mme Rice, pour «supervision d'une invasion illégale et d'une occupation durable» en Irak, en violation des Conventions de Genève. Le groupe, qui offrait 5000 dollars néo-zélandais de récompense, a retiré sa proposition vendredi, son président David Do affirmant que les autorités avaient menacé de poursuites pénales toute personne qui tenterait de procéder à une arrestation citoyenne de la ministre américaine.

L'arrestation citoyenne est une disposition ancienne du droit anglosaxon qui permet à tout citoyen d'arrêter une personne lui causant un préjudice immédiat ou commettant une action criminelle. Le suspect doit être remis à la police le plus rapidement possible. Pour David Do, appeler à l'arrestation citoyenne de Condoleezza Rice est «une forme de protestation et de désobéissance civile pacifique».

Le superintendent Brett Angleterre, chef de la police à Auckland, a prévenu que quiconque tenterait de franchir le cordon de sécurité entourant la secrétaire d'État américaine serait sévèrement puni.

Interrogée lors d'une conférence de presse vendredi, Mme Rice s'est défendue: «Tout ce que je peux dire, c'est que les États-Unis ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour mettre fin à cette guerre contre le terrorisme et respecter les lois et obligations internationales et nationales. Arrivée en Nouvelle-Zélande vendredi soir, Mme Rice devait repartir samedi dans la journée.