En soulignant la débâcle économique au sud de la frontière, le chef libéral Stéphane Dion s'est lancé à l'assaut du bilan économique des conservateurs de Stephen Harper en rappelant aux membres de la Chambre de commerce de Québec ce jeudi midi que les temps ont toujours été durs sous les règnes conservateurs.

«C'est l'économie Steve!», a même fait M. Dion devant les journalistes comme pour sortir de sa torpeur le gouvernement qui «a laissé notre économie frapper un mur». Devant un parterre de quelque 250 gens d'affaires de la région de Québec - une région où les chances de succès des libéraux sont pratiquement inexistantes, selon les sondages - M. Dion a même comparé la gestion de Stephen Harper à celle du président américain George W. Bush.

«Regardez ce qui se passe aux États-Unis, a-t-il dit. Après huit années de mauvaise gestion de la droite, George W. Bush demande au Congrès un plan de redressement de 700 milliards de dollars. Il comptait sur son approche laisser-faire-I-don't-care pour sortir les États-Unis de leur marasme économique. Cette approche de la droite idéologique n'a rien venu venir; elle n'est pas la mieux outillée pour nous sortir de la crise; elle n'a jamais bien fonctionné, bien au contraire. Et c'est la même approche que propose Stephen Harper aux Canadiens en ces temps difficiles.»

M. Dion a alors reproché au chef conservateur de n'avoir pas baissé les impôts de façon significative, de critiquer le premier ministre de l'Ontario pour n'avoir pas baissé ces mêmes impôts et, du même souffle, d'avoir critiqué Jean Charest pour l'avoir fait au Québec.

«M. Harper tue à petit feu les programmes de développement régional, a aussi souligné M. Dion. Et pourtant il dépense sans compter. Il n'a pas de plan. Il n'a pas de vision. Il est complètement éparpillé.»

Le chef libéral a affirmé à ses hôtes qu'il n'était cependant pas suffisant de critiquer et qu'il fallait remplacer le gâchis conservateur par l'approche libérale, «une approche qui répond aux difficultés d'aujourd'hui», a-t-il dit.

«Aujourd'hui, a encore soutenu Stéphane Dion, M. Harper est sans doute le seul Canadien qui ne semble pas se soucier de la situation économique inquiétante aux États-Unis, notre plus grand partenaire commercial. On ne peut pas prétendre que le Canada ne sera pas affecté par ce que George W. Bush a dit hier soir. Et ce qu'il a dit hier soir est grave. Il a dit: notre économie est en danger. Nous savons déjà ce que M. Harper a fait à notre économie. Il a laissé notre économie frapper un mur.»

Le chef libéral a ensuite brossé un bilan plus détaillé des années Harper. Il a rappelé que le Canada avait connu cette année la pire croissance économique du G8, pire que celle des États-Unis, la pire performance du Canada depuis 1991, depuis Brian Mulroney. Il a rappelé que la productivité de la main-d'oeuvre canadienne et québécoise avait chuté pendant neuf mois consécutifs.

«Pour Steven Harper, a-t-il accusé, la saine gestion économique, c'est faire fondre un surplus de 12 milliards de dollars et nous mettre au bord du déficit. Voilà le bilan économique de Stephen Harper. Il ne veut pas en parler. Il ne veut pas que l'on en parle. En fait, il espère sortir de cette élection sans que les Canadiens s'aperçoivent de son incompétence à gérer cette économie.»

«Nous devons nous demander, a conclu Stéphane Dion, si nous voulons encore de cela.»