La ribambelle de mascottes de promotion régionale qui peuplent le Japon sont en danger: des autorités locales ont décidé de faire le tri, sur les instructions du ministère des Finances qui a dénoncé l'an passé une gabegie.

La ville d'Osaka (ouest) a donné le ton en faisant des coupes sombres dans ses pas moins de 92 «yuru-kyara», dont l'un pour symboliser le percepteur ou un autre pour vanter les services de garde d'enfants, etc.

«Nous doutons de la pertinence d'avoir autant de représentants», a expliqué une fonctionnaire à l'AFP.

Mozuyan la pie-grièche, plus ancienne mascotte de la région, continuera tout de même à coexister avec près de 70 autres «sous-personnages».

À des kilomètres de là, la localité isolée de Rumoi, dans la région septentrionale de Hokkaido, a décidé de fondre ses huit créatures existantes en un unique «kyarakuta» pour ses 53 000 habitants.

Ainsi est né «Ororon Robo Mebius», un gigantesque robot façon Gundam, dont les bras, armes, visage et corps sont issus de différentes mascottes représentant autant de quartiers.

«Nous avons estimé qu'il était mieux d'unir leurs forces plutôt qu'elles ne travaillent chacune dans leur coin», a déclaré un responsable de Rumoi, Mayuko Miyaji.

Le Japon raffole de ces sortes de peluches ou figurines géantes destinées à faire la publicité des régions et de leurs spécialités, comme le très populaire ours Kumamon de la région peu touristique de Kumamoto (sud-ouest).

Les plus célèbres ont leur propre boutique, où sont proposés une multitude de produits dérivés. L'institut d'études Yano estime le marché annuel de ces personnages à quelque 2350 milliards de yens (24,6 milliards de dollars) pour le seul Japon où même les adultes se laissent très facilement prendre au jeu, gardant un côté infantile sans la moindre peur du ridicule.

Mais la plupart des mascottes ne parviennent pas à faire plus que la joie de quelques gamins lors d'événements publics, sans acquérir la notoriété rêvée.

Or les coûts d'entretien peuvent être élevés, argue le ministère des Finances, citant le cas d'une mascotte occasionnant des dépenses annuelles d'un million de yens (environ 10 475 dollars), pour seulement cinq sorties sur la période.

Pour ne pas être taxée de gaspillage - tout en attirant l'attention - la ville d'Otsu (centre) a eu l'idée originale de faire appel aux donations, via une campagne par internet, afin de financer le relookage de sa mascotte baptisée Otsu Hikaru-kun.