Après la plus grosse saison de son histoire pour le Mont Fuji, les autorités locales envisagent de rendre payante l'ascension de la montagne la plus célèbre du Japon.

Atteindre le sommet de cette montagne sacrée, la plus haute du Japon à 3.776 mètres, nécessite une marche de huit heures en moyenne pour ceux qui vont en véhicule jusqu'à la fin de la route, c'est-à-dire à la moitié de la course. L'ascension est devenue un défi très prisé des touristes, l'été, en plus des milliers de Japonais qui effectuent le pèlerinage chaque année.

Mais le nombre de randonneurs pèse sur les infrastructures locales, surtout sur les postes de premiers secours, et nécessite la construction et l'entretien de nouveaux toilettes. Par ailleurs, la masse de déchets augmente.

Ces problèmes ne sont pas propres au Mont Fuji, et d'autres destinations de montagne dans le monde doivent faire face à l'afflux de touristes, comme le Mont Everest, la plus haute montagne au monde, qui peine à préserver l'environnement local.

Entre 2000 et 2006, environ 200 000 personnes ont grimpé au sommet du Mont Fuji chaque année pendant la saison officielle, du 1er juillet au 31 août. Ce chiffre est monté à 350 000 personnes en 2007 pour atteindre 430 000 l'année d'après. Avant même la fin de la saison cette année, l'un des chemins d'accès au sommet enregistrait un chiffre record de 250 000 personnes prêtes à monter au sommet du volcan endormi.

Les autorités locales de la station de départ de Yoshidaguchi, dans la préfecture de Yamanashi, principal port d'arrivée des randonneurs prêts à en découdre, affirment qu'elles n'ont jamais vu autant de touristes.

De nombreuses personnes estiment que la hausse du nombre de touristes est due aux nombreuses améliorations apportées au site, comme de nouvelles toilettes publiques, et des zones réservées aux femmes dans les refuges de montagne.

Les autorités locales déclarent que si elles sont heureuses d'avoir amélioré les infrastructures, elles ne sont pas capables d'assumer financièrement les toilettes supplémentaires, les soins médicaux et le traitement des ordures qui découlent de l'afflux de touristes.

Le coût de la gestion du site est estimé à environ 35 millions de yens (330 000 euros) chaque année, sans compter le travail bénévole effectué à la fin de chaque saison. Près de deux tonnes de bouteilles en plastique et autres ordures sont ramassées après le départ du dernier randonneur.



Pour faire face à la hausse des coûts, et faire en sorte que le Mont Fuji reste une destination prisée, les autorités locales et les gestionnaires des refuges souhaitent mettre en place une taxe pour les randonneurs utilisant le chemin de Yoshidaguchi. Un groupe de discussion doit décider de la taxe, qui devrait être mise en place pour l'été prochain.