Plusieurs le décrivent comme le Las Vegas du Moyen-Orient. Mais Dubaï, peuplé à 90 % d’expatriés, partage-t-il suffisamment de similitudes avec la capitale mondiale du divertissement pour qu’on lui attribue un tel qualificatif ? Dans cette ville pleine de paradoxes, notre collaborateur a cherché des airs de Sin City.

(Dubaï) Plus de 13 000 kilomètres séparent ces deux destinations qui ont tour à tour émergé du désert.

Un séjour à Dubaï promet d’être mémorable, même s’il soulèvera de nombreuses questions sur les enjeux de développement durable et de surconsommation alors que la COP28 vient de s’y tenir, à la fin de 2023. Toutefois, la ville, reliée à Montréal par un vol direct d’Emirates Airlines, a de quoi satisfaire pleinement les voyageurs à la recherche d’une expérience éclatante qui peut, en effet, rivaliser avec celle qu’offre Las Vegas.

Déboulonnons d’entrée de jeu un mythe : les femmes qui visitent la ville n’ont pas à s’inquiéter outre mesure de leur tenue vestimentaire. On recommande des souliers fermés, des pantalons longs et des épaules couvertes – et ça vaut pour tous les genres. Les lieux de culte appliquent toutefois un code plus strict et les visiteurs qui s’arrêtent dans le quartier historique ou la vieille ville devraient choisir leur tenue en conséquence. Dubaï, qui a tout récemment été sacré « Première destination mondiale » aux Tripadvisor Travelers' Choice Awards pour la troisième année consécutive – la seule destination ayant remporté ce prix du choix du consommateur pendant autant d’années consécutives –, déroule le tapis rouge aux touristes, envers qui on tolère quelques contraventions de style.

D’hôtels en mégacomplexes

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Le mégacomplexe Atlantis The Palm

Des dizaines d’hôtels modernes et bien situés affichent des nuitées à 100 $. Il est même possible de séjourner dans un complexe cinq étoiles ou encore sur le Queen Elizabeth 2, célèbre bateau de croisière aujourd’hui amarré en permanence au port de plaisance de Mina Rashid, en formule tout inclus, sans excéder le prix moyen d’une nuit à Las Vegas.

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Une chambre avec un mur fenestré offrant une vue sur un gigantesque aquarium… rien de moins !

Toutefois, des mégacomplexes comme l’Atlantis The Palm, où nous résidions lors de notre passage, ne manquent pas d’originalité pour faire gonfler les prix. La suite Neptune, sur deux étages, nécessite un budget d’au moins 10 000 $ la nuit en haute saison. On y dort dans une chambre sous l’eau fermée par un mur fenestré qui s’ouvre sur les profondeurs d’un gigantesque aquarium peuplé par 65 000 poissons.

Paradis de la haute gastronomie

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Le restaurant Mott 32 sert un exceptionnel canard de Pékin.

Dubaï compte 14 établissements étoilés Michelin et plusieurs grands noms comme Gordon Ramsay, Nobu Matsuhisa, Massimo Bottura, Jamie Oliver ou encore Alvin Leung y ont leur adresse. Ce n’est pas sans rappeler les nombreux restaurants courus de Las Vegas auxquels sont associés des chefs prestigieux.

  • Étonnamment, les prix sont plutôt raisonnables, comme au Koko Bay.

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    Étonnamment, les prix sont plutôt raisonnables, comme au Koko Bay.

  • Au Koko Bay, on mange sur la plage, avec vue sur le centre-ville illuminé.

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    Au Koko Bay, on mange sur la plage, avec vue sur le centre-ville illuminé.

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Étonnamment, les prix sont plutôt raisonnables. Par exemple, l’addition de notre souper au Koko Bay était comparable à celle d’un restaurant gastronomique montréalais. La différence : nous avons mangé une entrée de sashimis et un risotto aux fruits de mer sur la plage, au son d’une musique lounge, avec vue sur un centre-ville illuminé. Même constat pour cet exceptionnel canard de Pékin du Mott 32 à quelque 250 $, cuit sur commande, dégusté sur une terrasse au 73e étage et capable de satisfaire l’appétit de quatre convives.

La promesse du divertissement

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N’entre pas dans les clubs qui veut.

Pour des nuits endiablées, qui d’autre que Dubaï oserait détrôner la ville du Nevada ? Plusieurs des plus grands artistes de la scène pop, électro et hip-hop s’y produisent régulièrement.

Sur une plage privée, un yacht ou un toit d’hôtel, il est possible de danser au son des meilleurs rythmes. Mais encore faut-il y être invité. Ne danse pas à Dubaï qui veut.

Pendant mon séjour, j’ai tenté d’étirer la soirée, bercé par les décibels, en vain. Plusieurs discothèques de Dubaï fonctionnent uniquement avec des listes d’invités et on communique habituellement par WhatsApp pour y ajouter son nom. J’ai contacté quatre établissements et aucun n’a répondu à mes messages. Cela dit, si on veut réellement profiter du meilleur divertissement que Dubaï peut offrir, vaut mieux compter sur l’aide d’un expatrié qui sait tirer les bonnes ficelles.

Parmi les endroits les plus prisés de Dubaï dont on m’a parlé, on trouve The Penthouse, 1OAK, Omni Club, BLU Dubaï, Drai’s Nightclub et SKY2.0. On y sert de l’alcool, mais il est formellement interdit de se retrouver en état d’ébriété dans l’espace public.

Alors, Dubaï ou Las Vegas ?

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À Dubaï, le luxe est partout.

Quatre jours dans une ville qui se démarque par son architecture ultramoderne, une approche méticuleuse de l’esthétique et ses cortèges de Rolls-Royce nous donnent l’impression de sortir tout droit d’un film. Comme si, pendant un instant, tout n’avait été qu’abondance, fortunes et perfection. Un Truman Show captivant de 35 kilomètres carrés qui ne laisse personne indifférent. Si Las Vegas est jeu, divertissement et excès, Dubaï est hédonisme, démesure et fascination.

Si le jeu est un vice...

Pour le moment, le jeu et les loteries ne sont pas permis à Dubaï. Cependant, MGM Resorts a récemment annoncé un projet de plus d’un milliard et demi de dollars au cœur duquel s’afficheraient des noms emblématiques de Las Vegas, dont le MGM, l’Aria et le Bellagio. En parallèle à ce titanesque projet nommé The Island, des rumeurs veulent que le gouvernement puisse légaliser le jeu dans certains complexes hôteliers selon des règles très strictes. Les médias locaux ont rapporté en septembre dernier la création de la General Commercial Gaming Regulatory Authority, qui marque un premier pas dans cette direction.

Cinq incontournables à visiter

Pour des sensations fortes

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Vue de la X-Line

La meilleure façon de mesurer l’immensité de Dubaï est de le voir de haut. En plongeant du haut du toit d’un édifice, à 170 mètres au-dessus du sol, une glissade à 80 km/h le long de la X-Line. La plus longue tyrolienne en milieu urbain au monde nous fait atterrir en douceur à la marina de Dubaï après un panorama unique de cette ville dense et tout en hauteur.

Pour du lèche-vitrine

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Le Mall of the Emirates

Les centres commerciaux, tous gigantesques, regroupent sous un même toit les marques les plus prestigieuses. Si on doit n’en voir qu’un seul, c’est le Mall of the Emirates avec ses 560 boutiques, auquel est annexé le complexe Ski Dubaï. On y pratique le ski alpin et la planche à neige à une température artificiellement maintenue au-dessous de zéro, toute l’année.

Pour la richesse culturelle

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Le quartier historique Al Fahidi

À se perdre dans un Dubaï futuriste, on oublie que l’histoire de cette ville des Émirats arabes unis remonte aux années 1800, alors qu’elle n’était qu’un village de pêcheurs. Dans le quartier historique Al Fahidi, on s’attable à l’Arabian Tea House pour une expérience authentique pendant laquelle on sert des plats émiratis traditionnels et un café aux racines millénaires qu’on déguste avec des dattes fraîches.

Pour le summum du luxe

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Atlantis The Royal redéfinit l’ultraluxueux.

Nouveau monument emblématique de Dubaï, Atlantis The Royal redéfinit l’ultraluxueux. Le complexe unique au monde repousse les limites de l’imagination avec un design et des services des plus exclusifs. On y loge pour 600 $ la nuit en basse saison, soit de juin à août. Il faudra toutefois affronter des températures extérieures qui dépassent la barre des 40 degrés Celsius.

Pour le steak d’une vie

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Au Seafire Steakhouse, on ne badine pas !

Gril fumant, trio de jazz sur scène, décor inspiré des années 1970, épaisse moquette et éclairage tamisé : le Seafire Steakhouse nous transporte dans un film de Francis Ford Coppola, auquel on a invité un certain Vito Corleone… On y déguste un bœuf wagyu importé du Japon, pour lequel on nous invite à choisir un couteau à steak parmi une sélection de lames internationales faites à la main.