Avec sa victoire à Sydney samedi, Bernard Tomic fait de nouveau rêver toute l'Australie, grand pays de tennis en mal de champions, mais Roger Federer en personne a appelé au calme avant le début de l'Open d'Australie lundi à Melbourne.

Combiné à la victoire de Lleyton Hewitt dans l'exhibition de Kooyong, le premier titre de Tomic, jeune et déroutant prodige de 20 ans, a fait lever un vent d'espoir terrible dans les médias australiens qui rivalisaient en gros titres dimanche à la veille du premier tournoi du Grand Chelem de l'année.

Après avoir surtout rempli la rubrique des faits divers avec Tomic, on promet donc de nouveau la lune du tennis, au moins le Top 10, au champion en herbe qui passe du 64e au 43e rang mondial après son titre à Sydney.

«Pas si vite», freine Roger Federer, douchant l'enthousiasme des locaux qui spéculent déjà sur un troisième tour-choc entre les deux hommes à Melbourne.

«On devrait prendre étape par étape et voir ce que ça donne. Tout le monde veut arriver dans le Top 10. Mais c'est dur. N'oubliez pas à quel point les joueurs du Top 10 sont bons en ce moment», a averti le Suisse qui avait surclassé le jeune homme 6-4, 6-2, 6-2 en huitièmes de finale en 2012.

Bagarre dans un jacuzzi

Depuis, et jusqu'à sa spectaculaire rédemption de samedi, Tomic s'est surtout fait signaler par ses écarts de conduite. Condamné pour délit de fuite et refus d'obtempérer, impliqué dans une bagarre avec un ami dans un jacuzzi, il a été suspendu de l'équipe de Coupe Davis par une Fédération qui ne sait plus comment gérer le surdoué d'origine bosno-croate, né à Stuttgart en Allemagne.

Sur les courts non plus, il n'a pas été bon en 2012. Échouant à confirmer son quart de finale à Wimbledon en 2011, il a été battu au deuxième tour à Roland-Garros, au premier à Wimbledon et au deuxième tour à l'US Open, 6-3 6-4 6-0 par Andy Roddick sous les yeux d'un John McEnroe révolté par son attitude.

«J'ai connu des hauts et des bas, mais j'ai beaucoup appris», a promis Tomic samedi. «J'apprends toujours, heureusement que je le fais à mon âge et non à 25 ou 28 ans», a-t-il ajouté avant de rencontrer l'Argentin Leonardo Mayer mardi.

«J'aimerais me retrouver dans la position de rencontrer Roger au troisième tour», a-t-il ensuite déclaré. «Encore faut-il qu'il y soit!», a répondu Federer, décidément intransigeant avec le jeune homme devenu, en 2008, le plus jeune vainqueur de l'Open d'Australie juniors, âgé alors de 15 ans.

Chez les «grands», l'Australie attend un vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem depuis 2002 et le succès d'Hewitt à Wimbledon, et un successeur à Mark Edmonton, le dernier Australien victorieux à Melbourne, depuis 1976.