(Zhangjiakou ) Le vent est venu fouetter les montagnes de Zhangjiakou pour être certain qu’on se souvienne de lui, lors de la dernière fin de semaine des Jeux. Pendant ce temps, à Pékin, il faisait 1 °C. Un peu comme un début de printemps au Québec.

Jour 3 des Jeux. Les épreuves ne sont pas commencées. Nous avons posé nos valises depuis à peine une heure que Simon monte dans une navette pour l’entraînement de Mikaël Kingsbury et de l’équipe de ski acrobatique. Après 18 heures d’avion, une escale de 6 heures et 5 heures d’autobus, le choc est brutal. Il fait -20 °C dehors. Le vent grafigne.

Les Jeux ont commencé dans le froid, dans les montagnes à 1700 mètres en altitude. Ils se sont terminés de la même manière. Ou même pire.

La demi-lune n’a pas été surnommée le « rouleau de la terreur » pour rien, samedi. Avec un -25 °C et des bourrasques de l’enfer, tous les skieurs, sauf un, sont tombés au moins une fois dans la journée. Et chacun des journalistes et des bénévoles a couru l’équivalent d’un 10 km… sur place.

Nous cachons nos enregistreuses dans nos mitaines pour être sûrs qu’elles tiennent le coup lorsque les athlètes défileront dans la zone mixte. D’autres journalistes placent un « hot shot » dans la poche de leur manteau pour maintenir leur téléphone en vie.

Malgré les six épaisseurs de vêtements, il faut bouger pour ne pas avoir froid. Le réchauffement climatique n’ira pas en s’améliorant avec le nombre de « hot shot » (chauffe-corps) qui se sont utilisés à la montagne. D’ailleurs, où était le recyclage à ces Jeux ? On s’éloigne.

Donc, samedi, après l’épreuve de demi-lune, je donne un coup de fil à Alex, qui est à Pékin depuis le début des Jeux olympiques, pour parler d’un sujet d’article. Je lui dis que la couverture sur le terrain a été périlleuse en matinée.

« Ah, ici, il fait un gros soleil », dit-il.

« Il fait 5. »

En fait, il faisait 1 °C, soit 26 degrés de plus qu’à la montagne. Moins le vent.