(Montréal) Après un résultat décevant en Coupe du monde, la glisseuse canadienne Jane Channell savait qu’elle avait besoin de quelque chose pour se motiver au-delà de l’obtention de meilleurs résultats sur la piste de skeleton.

Pour se donner un objectif tangible, elle a commandé un tout nouveau casque qu’elle ne porterait qu’aux Jeux olympiques de Pékin. Bien entendu, si elle parvenait à faire partie de l’équipe olympique canadienne.

« C’était mon pire résultat à une Coupe du monde à ce jour et c’est devenu une énorme source de motivation », a révélé Channell après avoir terminé 24e à Altenberg, en Allemagne.

Peu importe la performance de Channell aux Jeux d’hiver, elle considérait le casque comme son prix. Elle l’a porté tout au long de l’entraînement et de la compétition au Centre national de glisse de Yanqing, où elle s’est classée 17e.

« C’était presque comme si je portais mon petit trophée personnel, a poursuivi Channell, originaire de North Vancouver, en Colombie-Britannique. Cette saison m’a coûté beaucoup d’argent, car nous étions tous autofinancés.

« Tout, des entraîneurs à la location de voitures, en passant par les vols, l’hébergement, tout, la nourriture, tout, c’était à chacun de nous de payer. C’était donc mon cadeau de Noël, ma récompense pour avoir bien travaillé. »

Channell a choisi elle-même les éléments de conception.

Fortement influencé par la mythologie, le casque a un dragon japonais sur sa face droite et un Phénix sur sa gauche. Le devant du casque est orné d’une feuille d’érable — pour des raisons évidentes, rit Channell —avec la mention des années 2018 et 2022 pour les deux Jeux olympiques auxquels elle a participé.

Le casque a également des empreintes de pattes pour le chat de Channell ainsi qu’un balai, une allusion au jour où elle a heurté l’outil de nettoyage lors d’une Coupe du monde de skeleton à Igls, en Autriche, en 2015. Également, on y voit des ailes avec un no 7 pour commémorer son petit ami Bernd Dittrich, décédé en 2009. Dittrich portait le no 7 en tant que quart-arrière de l’équipe de football de l’Université Simon Fraser.

Channell a confié que son casque n’est pas passé inaperçu aux Jeux olympiques de Pékin.

« Comme le ton est toujours très sérieux aux Jeux, les seules réactions que j’obtiens, c’est un signe du doigt avec un hochement de la tête et le pouce en l’air, a noté Channell. C’est donc une approbation silencieuse. »

Son coéquipier Blake Enzie est celui qui lui a exprimé son enthousiasme au sujet de son casque. Channell a présenté Enzie à Ian Johnson, l’artiste de Vancouver qui a conçu son casque.

PHOTO DANIEL MIHAILESCU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Blake Enzie, de Calgary, a un motif de prairie sur son casque.

« Je ne voulais pas aller aux Jeux olympiques avec une toile vierge, a exprimé Enzie, qui a porté son casque pendant toute la saison de la Coupe du monde. Je me suis dit que si j’avais la chance de représenter le Canada, je serais en mesure de montrer ma famille et mes racines.

« Comme les Jeux olympiques sont la plus grande scène du monde, alors autant le faire. »

Enzie, de Calgary, a un motif de prairie sur son casque.

Des fleurs de blé ornent les côtés de celui-ci, peintes au pistolet pour donner l’impression qu’elles soufflent avec le vent alors qu’Enzie glisse sur la piste. Le champ de blé entoure l’arrière et les côtés du casque, tandis que la partie supérieure en bleu représente le ciel albertain avec les feuilles d’érable sur le devant.

Le nom Canada est écrit de chaque côté en rose sauvage, et au dos du casque, il a les dates d’anniversaire de ses grands-parents, parents et sœur.

« Lorsque vous rendez hommage à votre famille et à votre héritage, vous ne pouvez pas vraiment vous lasser du design, a expliqué Enzie, qui a terminé 20e en skeleton aux Jeux olympiques de Pékin. Donc, une fois que (Johnson) a proposé le design, je me suis dit :’Ouais, l’affaire est conclue. Mettons un champ de blé.’

« Comme ma famille possède une ferme céréalière, cela représente bien mon héritage. »