(Pékin) Laurent Dubreuil n’est pas particulièrement superstitieux et le patineur de vitesse longue piste de Lévis sera détendu avant de s’exécuter en course, même si sa routine d’avant-course est perturbée par les mesures sanitaires aux Jeux olympiques de Pékin.

« Si quelqu’un fait une bonne blague 30 ou 40 minutes avant une course et que je ne ris pas, ça veut dire que je suis trop stressé », a récemment raconté Dubreuil, qui a bien voulu partager avec La Presse Canadienne comment il occupe ses 24 heures avant une course.

La plupart des épreuves de patinage de vitesse longue piste aux Jeux olympiques se déroulent en fin d’après-midi à Pékin. La veille de la compétition, Dubreuil ne s’impose pas de restrictions particulières au souper.

« Je crois que beaucoup d’athlètes sont plus stricts que moi côté nutrition. Je vais manger ce qui me tente, mais m’assurer d’avoir un repas complet », a souligné Dubreuil, qui évite toutefois les produits laitiers en raison d’une intolérance.

« Sinon, j’essaie de déstresser. Souvent, vous avez moins faim quand vous êtes stressés. Donc en mangeant ce que j’aime, ça me donne une chance de manger assez, a ajouté l’athlète âgé de 29 ans. Ce n’est pas le temps de prendre un petit repas parce que vous avez besoin de beaucoup d’énergie. »

Dubreuil n’a donc pas de repas fétiche et il note que c’est une bonne chose puisque les athlètes sont souvent à la merci des options disponibles au buffet de la cafétéria de l’hôtel en Coupe du monde, ou au Village olympique dans ce cas-ci.

Les repas les plus importants de Dubreuil avant ses courses de 500 et 1000 mètres à Pékin sont ses dîners. Si possible, il opte pour des pâtes avec de la viande, question de faire le plein d’énergie. Dubreuil mange ensuite des collations avant son échauffement, puis entre l’échauffement et sa course.

« Je m’assure aussi d’être bien hydraté. C’est facile d’oublier de boire », a-t-il noté.

Pour ce qui est de sa préparation physique, Dubreuil participe à un entraînement de tempo la veille. Il effectue une course chronométrée de 400 mètres la veille de sa course de 500 mètres, puis passe le reste de la journée à se détendre dans sa chambre d’hôtel, sans trop réfléchir à sa course du lendemain. Il visite peut-être le physiothérapeute pour un petit traitement ou un massage, « mais pas trop. Il ne faut pas être trop mou non plus », a-t-il souligné.

« Dans ma chambre, j’essaie de ne pas être assis toute la journée. C’est un plan pour avoir un petit mal de dos le lendemain, a indiqué Dubreuil. Je vais me coucher par terre et me détendre. Je vais écouter des émissions ou jouer à des jeux vidéo. Je vais parler avec ma famille si le décalage horaire le permet. »

C’est habituellement en soirée que Dubreuil apprend dans quelle paire il courra le lendemain, l’identité de son adversaire direct et dans quel corridor il se retrouvera.

« Quand j’apprends ma paire, je me concentre pendant 15-20 minutes sur comment je vais attaquer la course, comment je peux utiliser mon adversaire pour avoir une meilleure course, déterminer mon plan et mon tracé sur la glace, a expliqué Dubreuil. Je l’écris et je l’envoie à mon entraîneur. L’écrire m’aide à ce que ce soit clair dans ma tête et plus facile à m’en rappeler le lendemain. »

Dubreuil ne tient pas ensuite à se coucher trop tôt. Il se couche vers 23 heures puis se lève vers 8 ou 9 heures le lendemain matin. À part une autre visite possible chez le physiothérapeute, il attend que le temps passe dans sa chambre avant de prendre la direction de l’anneau de glace en début d’après-midi pour l’échauffement sur glace, quelques heures avant la course.

Ce n’est qu’à son arrivée sur la glace une dizaine de minutes avant sa course que Dubreuil entre dans une routine un peu plus stricte.

« Mon dernier effort avant ma course est un départ en mouvement de quatre secondes à 100 % à mon arrivée sur la glace. Je passe les 10 dernières minutes à me détendre. Je resserre aussi mes lacets, a raconté Dubreuil. Deux minutes avant la course, lors de la paire avant la mienne, je m’assois à côté de la ligne de départ. Je regarde à terre et j’apprivoise mentalement la cadence de la personne responsable du départ. Ensuite, j’enlève ma veste et mon pantalon d’échauffement et je vais à la ligne. »

C’est cette attitude et cette routine qui ont permis à Dubreuil de gagner huit médailles en autant d’épreuves de 500 mètres sur le circuit de la Coupe du monde cet automne. S’il est en mesure de rester aussi détendu à Pékin, Dubreuil a toutes les raisons de croire qu’il pourra à nouveau monter sur le podium le 12 février lors du 500 mètres olympique.