(Zhangjiakou) De premiers Jeux. Pendant une pandémie mondiale. Dans un pays où les communications de tous sont surveillées. J’ai quand même accepté cette affectation des deux Jean-François (Bégin, le directeur principal de l’information, et Tremblay, le directeur des sports) sans hésiter.

Mais c’était sans me douter que le début de cette aventure olympique serait parsemé de quelques embûches.

Nous, les quatre journalistes et le photographe de La Presse, sommes partis vers la Chine avec un nouvel ordinateur, un nouveau téléphone, deux nouveaux numéros, deux nouvelles adresses de courriel et douze nouveaux mots de passe, notamment pour des applications nous permettant d’échanger si Google et Microsoft étaient bloqués par le gouvernement communiste. Douze !

Après un vol de 7 heures vers Paris, une escale de 8 heures et un autre vol vers Pékin de 11 heures, nous avons enfin été accueillis par des Chinois, vêtus de leur combinaison blanche de la tête aux pieds.

Nous avons ensuite dû franchir neuf étapes avant de pouvoir quitter l’aérogare vers nos hôtels : présentation de notre visa spécial, un test de COVID-19 effectué tellement profondément qu’on a l’impression que l’écouvillon nous ressort par la gorge, validation de nos cartes de presse…

Tout allait bien jusqu’à la récupération de nos bagages, préalablement nettoyés par des employés chinois. La Chine a quand même blâmé le Canada d’avoir fait entrer le variant Omicron à Pékin par le courrier, il y a deux semaines.

Mais une valise était absente du lot : la mienne. Au moins, Simon Drouin et moi, qui sommes à Zhangjiakou pour les épreuves en montagne, avions eu la brillante idée d’apporter nos manteaux et pantalons d’hiver dans un bagage de cabine.

Certains diront qu’une valise perdue, ce n’est pas la fin du monde. C’est vrai ! Mais reste qu’aux Jeux de Pékin, les seuls déplacements permis sont ceux entre nos hôtels et les lieux de compétition. Pas question d’aller magasiner des chandails chauds, des chaussettes épaisses et des chauffe-mitaines dans les boutiques chinoises. Oh, que non !

Devant mon désarroi, Simon a dû me prêter un t-shirt en guise de pyjama, quelques barres protéinées et des masques N95, obligatoires partout dès qu’on sort de nos chambres.

Heureusement, l’angoisse de porter les mêmes vêtements et d’avoir froid pendant trois semaines n’a pas duré si longtemps. La valise est arrivée à notre hôtel de Zhangjiakou quelque 30 heures après nous ! Gros soulagement !

Maintenant, il me reste à comprendre le système de navettes, entre les hôtels et les lieux de compétition, pour bien profiter de mes premiers Jeux. Le biathlon, c’est bien la navette numéro 2 sur la ligne rouge ?

Donc démystifier ce gros labyrinthe de transport sera mon défi des prochains jours !