La publication par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) d'une liste de treize écuries engagées pour 2010 a contribué vendredi à entretenir le flou autour de la Formule 1, dont les principales équipes rejettent toujours le règlement pour la saison prochaine.

La FIA et l'association des écuries (Fota), au lieu de mettre fin à un suspense de plusieurs semaines, ont poursuivi leur partie de poker menteur par communiqués interposés.

La FIA a d'abord publié une liste de treize équipes ayant «achevé le processus d'inscription pour le Championnat 2010 de Formule 1». Aux dix écuries du plateau actuel s'ajoutent trois novices, Campos, USF1 et Manor.

Cinq équipes, McLaren-Mercedes, BMW Sauber, Renault, Toyota et Brawn GP, ont vu leur nom suivi d'une astérisque, les invitant à «lever» les conditions de leur inscription «pour que les discussions soient conclues au plus tard le vendredi 19 juin».

Ferrari, Red Bull et Toro Rosso ont a contrario été désignés comme des participants de plein droit, au futur assuré en Formule 1.

Ces écuries, comme les cinq autres, s'étaient pourtant inscrites au prochain Championnat à condition qu'un accord soit trouvé avec la Formula one management (FOM - qui gère les deniers de la F1) de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, et qu'un compromis soit négocié avec la FIA sur le règlement 2010.

La Fota, qui réunit ces huit écuries, a réagi sans délai. «Ferrari, Red Bull et Toro Rosso ont été classées "sans condition" contre leur gré», a affirmé l'association des écuries, dans une lettre à la FIA.

Griefs irrésolus

La Fota, qui réunit ces huit écuries, a réagi sans délai. «Ferrari, Red Bull et Toro Rosso ont été classées "sans condition" contre leur gré», a affirmé l'association des écuries, dans une lettre à la FIA.

«Malgré un courrier envoyé à la FIA lui demandant de ne pas procéder de la sorte, la Fédération a inclus Ferrari dans la liste comme participant sans condition», a réagi la Scuderia, qui mène la fronde depuis le 12 mai.

«Afin d'éviter tout doute, Ferrari réaffirme qu'elle ne participera pas au Championnat 2010 avec le règlement adopté par la FIA en violation des droits de Ferrari inscrits dans un accord écrit par la Fédération elle-même», a rappelé Ferrari. Red Bull et Toro Rosso sont allés dans le même sens.

L'instauration par la FIA d'un budget plafonné à 45 millions d'euros (salaires des pilotes et dépenses marketing exclus) pour les écuries le souhaitant, qui bénéficieront en échange d'avantages techniques indéniables, irrite autant Ferrari que les autres membres de la Fota, car il pourrait mettre ses membres en fâcheuse position face à de petites écuries.

Double-jeu

La Scuderia, comme Renault, Toyota, Red Bull et Toro Rosso ont déjà menacé de quitter la F1 au terme de la saison 2009 et de monter un championnat parallèle si de telles règles étaient appliquées.

«Jusqu'à ce que les discussions» avec McLaren-Mercedes, Renault et consorts «soient achevées, les candidatures des autres entrants potentiels seront regardées minutieusement», a répondu la FIA.

Le message est clair: outre Williams et Force India, qui ont accepté sans condition le règlement 2010, et les trois entrants, USF1, Campos et Manor, douze équipes avaient postulé pour le Championnat 2010, d'autres écuries considérées comme mineures présentent de bons dossiers. Et toutes seront ravies de prendre la place des contestataires.

Vendredi, la FIA a surtout créé les conditions d'une rupture de l'unanimité de la Fota. Car les cinq écuries vont à présent se demander si Ferrari, Red Bull et Toro Rosso ne mènent pas effectivement double-jeu. Le «poker moteur» continue.

En fin de soirée, les constructeurs, jusqu'alors muets sur le sujet, sont entrés dans le jeu, se disant «déterminés à trouver une alternative» à la F1 si le conflit n'était pas résolu.