(Toronto) Fred VanVleet n’oubliera jamais le trajet d’autobus entre l’Oracle Arena et l’hôtel des Raptors à Oakland, après leur première conquête.

Kyle Lowry s’est chargé de la musique : il a fait jouer en boucle « We are The Champions », l’hymne du groupe rock Queen, tandis que les joueurs étaient encore tout trempés de champagne.

Deux mois après avoir entrepris leur périple éliminatoire, les Raptors pouvaient enfin relaxer.

« Ce trajet en autobus a probablement été le meilleur de ma vie, a dit VanVleet. Nous étions très concentrés quand c’était le temps de jouer, mais là, c’était le moment de s’amuser. »

Les Raptors ne seront pas réunis pour célébrer le premier anniversaire de leur conquête, samedi. Certains joueurs sont à Toronto, d’autres sont à leur domicile aux États-Unis. Ils devront se remémorer seul ces moments.

PHOTO D’ARCHIVES FRANK GUNN, PRESSE CANADIENNE

Kyle Lowry brandit le trophée Larry-O’Brien lors du défilé de la victoire des Raptors de Toronto le 17 juin 2019.

« Je ne me rappelle plus vraiment de ce parcours en autobus, a admis Norm Powell. J’étais pas mal saoul de tout le champagne que j’avais bu, moi qui n’aime pas la bière. Mais j’en ai quand même bu. Je me rappelle seulement du bruit, à quel point c’était bruyant. »

Kawhi Leonard a donné le ton de cette conquête. Son mantra est devenu celui des Raptors : ne jamais trop célébrer ; ne jamais trop s’en faire.

« Je me souviens à quel point nous étions tous au même diapason, s’est rappelé Powell. Si quelqu’un connaissait un mauvais match ou ratait un jeu, nous étions si près les uns des autres que tout le monde gardait la tête haute. Nous nous assurions que tout le monde garde sa concentration, peu importe ce qui se passait. Nous nous tenions tous responsables et nous assurions que tout ce qui pouvait déranger nos coéquipiers ne les dérangeait plus une fois sur le court. »

Serge Ibaka assure quant à lui que ce n’est qu’après le dernier coup de sifflet qu’il a réalisé l’ampleur de l’accomplissement des Raptors.

« De la façon dont les gens me parlaient partout où j’allais, c’est comme si nous avions changé leur vie, a déclaré le Congolais. Je ne savais pas que nous avions eu autant d’impact sur la vie des Canadiens. »

La NBA espère reprendre ses activités le mois prochain avec 22 équipes basées à Orlando, où la finale pourrait être jouée en octobre.

L’entraîneur-chef, Nick Nurse, dit avoir eu plus de temps pour repenser à l’exploit des siens en raison de cette pause.

« Ça a été tellement vite, n’est-ce pas ? Déjà un an. En raison de la pause, j’ai assurément eu plus d’occasions de revoir les matchs et d’en parler. Ça a été plaisant de revoir tout ça. »

Même s’ils ont perdu Leonard aux Clippers de Los Angeles sur le marché des joueurs autonomes et que plusieurs joueurs clés ont été blessés cette saison, les Raptors occupaient le deuxième rang dans l’Est avec une fiche de 48-16 à l’arrêt des activités.

Nurse s’attendait à voir son équipe souffrir de la pression, mais c’est tout le contraire qui s’est produit.

« Ça m’a surpris toute l’année. Je pensais qu’on aurait un poids sur nos épaules tout au long de la saison, mais ça ne s’est pas passé comme ça du tout. Rien. »

Nurse estime que si la NBA complète sa saison, son club se trouve dans la même position que l’an dernier.

« Personne ne parlait de nous. Ils disaient que nous avions un club décent, mais ils ne nous considéraient pas comme une menace sérieuse. On a hâte de remettre ça. »