(Paris) La France a exprimé jeudi ses « préoccupations sur le lourd tribut » payé par les journalistes dans le conflit entre Israël et le Hamas et a souligné poursuivre ses efforts pour faire sortir de la bande de Gaza les journalistes travaillant avec l’AFP.

Un collectif de journalistes spécialistes de la région, dont certains de l’AFP, a publié une tribune dans le quotidien Le Monde, demandant au président Emmanuel Macron d’intercéder auprès des autorités israéliennes, afin de permettre aux reporters palestiniens travaillant pour les médias français de quitter la bande de Gaza.

« Depuis le début de la guerre, les ressortissants étrangers ont pu quitter Gaza, mais la porte de Rafah est fermée pour les employés palestiniens des médias français sur place. Et, pourtant, il suffirait probablement d’un coup de fil », écrivent les auteurs de la tribune.

« Les Américains l’ont fait […] La France peut le faire. La France doit le faire. Il y va de notre responsabilité collective », ajoute le collectif de journalistes.

Le ministère des Affaire étrangères a indiqué travailler sur la question.

« Nous maintenons nos efforts s’agissant des employés de l’AFP », a déclaré lors d’une conférence de presse Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, rappelant qu’il s’agissait « d’une opération complexe ».

« Nous avons travaillé depuis le mois d’octobre à permettre la sortie de la bande de Gaza des Français sur place ainsi que de leurs ayants-droit et nous avons assuré la sortie des agents palestiniens de l’Institut français de Gaza », a-t-il rappelé, ajoutant que Paris avait déjà permis la sortie de 154 personnes au total.

« S’agissant des employés palestiniens des sociétés françaises, d’ONG et ainsi que des personnalités qui nous sont signalées, nous cherchons toujours avec nos partenaires de la région des solutions pour la mise en sécurité hors de la bande de Gaza », a-t-il également ajouté, interrogé par l’AFP.

Il a par ailleurs rendu hommage aux journalistes tués dans l’exercice de leur profession.

« Je souhaite exprimer les préoccupations de la France sur le lourd tribut payé par les journalistes dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas », a-t-il dit. « Les civils doivent être protégés et c’est particulièrement le cas des journalistes. Ils doivent pouvoir exercer leur profession librement et en toute sécurité », a-t-il déclaré, soulignant qu’il s’agissait d’une obligation internationale et d’un « impératif moral ».

Au moins 63 journalistes et employés de médias — 56 Palestiniens, 4 Israéliens et trois Libanais — sont morts depuis le 7 octobre, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

Une quarantaine de journalistes collaborant avec l’AFP et leurs ayants-droit espèrent sortir de la bande de Gaza.