(Dubaï) La guerre à Gaza s’est invitée jeudi aux négociations mondiales pour le climat à Dubaï, où des militants ont appelé à un cessez-le-feu tandis que le président israélien devrait plaider pour la libération des otages détenus par le Hamas.  

La 28e conférence de l’ONU pour le climat (COP28) s’est ouverte jeudi aux Émirats arabes unis avec une minute de silence à laquelle a appelé le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, pour « tous les civils tués dans le conflit à Gaza ».  

Au même moment, une conférence de presse organisée par plusieurs groupes de militants pour dénoncer le siège imposé par Israël au territoire palestinien, ravagé par sept semaines de bombardement, s’achevait aux cris de « Libérez la Palestine ».  

La guerre a commencé le 7 octobre quand des commandos du mouvement islamiste Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont lancé une attaque en Israël, d’une ampleur inédite. Environ 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et quelques 240 personnes ont été enlevées, selon les autorités.  

En représailles, Israël a promis d’« anéantir » le Hamas, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, qui a fait 14 854 morts, dont 6150 âgées de moins de 18 ans, d’après le gouvernement du Hamas.  

Depuis le 24 novembre, une trêve négociée sous l’égide du Qatar a permis la libération de 70 otages israéliens et de 210 prisonniers palestinien, ainsi que d’une trentaine d’étrangers libérés hors du cadre de cet accord.

Alors que la trêve a été prolongée in extremis jusqu’à vendredi, le président israélien, Isaac Herzog, profitera de sa participation à la COP28 pour tenir une « série de réunions diplomatiques sur l’importance de la libération des otages », a indiqué la présidence israélienne dans un communiqué.  

Il « a l’intention d’engager les dirigeants dans un effort humanitaire de haut niveau », a-t-elle ajouté.  

Plus de 140 chefs d’État et de gouvernement défileront à la tribune vendredi et samedi, dont M. Herzog et le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doivent s’exprimer à quelques minutes d’intervalle vendredi.  

« Libérez la Palestine »

Des centaines de militants ont également afflué dans l’émirat du Golfe pour faire entendre leur voix, tant sur les questions climatiques que les droits humains.  

Une coalition de 350 groupes et mouvements de 75 pays a organisé vendredi une conférence de presse pour exprimer sa solidarité avec les Palestiniens et appeler à un cessez-le-feu permanent.  

« Alors que le monde se réunit aujourd’hui, nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe » dans la bande de Gaza, où 2,4 millions de Palestiniens manquent d’eau, de nourriture, et de carburant, a déclaré la porte-parole de la coalition, Lidy Nacpil.  

Sur l’estrade une rangée de militants arboraient des t-shirts avec des lettres formant le mot « ceasefire » (cessez-le feu en anglais), tandis que d’autres brandissaient une bannière représentant une tranche de pastèque, l’un des symboles de la résistance palestinienne.  

« Il n’y a pas de justice climatique sans droits de l’homme », a martelé Rania Harrara de MENA Feminist Taskforce, l’une des voix qui se sont succédées au micro pour dénoncer l’occupation des territoires palestiniens.  

« Israël envoie des délégations de ministres, de professionnels et d’entreprises à cette conférence alors qu’il impose un siège » à Gaza, a fustigé Mesiah Bursica Hamed, une défenseure des droits des autochtones, acclamée par le public, aux cris de « Libérez la Palestine ».  

Alors que certains Palestiniens ont choisi de boycotter l’évènement cette année, Tariq Luthun, qui vit aux États-Unis, a tenu à être présent à Dubaï.  

« Je pense qu’il est important que nos voix soient entendues ici », a dit ce militant de 32 ans, originaire de Gaza.