(Tripoli) Le Parlement installé dans l’est de la Libye a exigé mercredi le départ « immédiat » des ambassadeurs des pays soutenant Israël dans sa guerre contre le Hamas palestinien, en citant notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Italie.

Dans un communiqué publié sur son site mercredi, cette institution proche du camp du puissant maréchal Haftar a aussi menacé de suspendre l’approvisionnement de ces pays en hydrocarbures si « les massacres » de Palestiniens ne cessent pas.  

« Nous demandons aux ambassadeurs des États qui soutiennent l’entité sioniste (Israël, NDLR) dans ses crimes de quitter le territoire [libyen] immédiatement », lit-on dans le communiqué du Parlement, alors que la guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 19e jour.

Celle-ci a été déclenchée par l’attaque sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait plus de 1400 morts, en majorité des civils. Les frappes israéliennes menées en représailles sur la bande de Gaza, territoire contrôlé par le Hamas, ont fait plus de 6500 morts, en majorité des civils.

« Si les massacres commis par l’ennemi sioniste ne cessent pas, nous demandons au gouvernement libyen de suspendre les exportations de pétrole et de gaz vers les États qui le soutiennent », a averti le Parlement.  

Le Parlement libyen a dénoncé « avec les termes les plus forts » ce que font « les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Italie », qui « soutiennent l’entité sioniste dans ses crimes » dans la bande de Gaza, alors que leurs dirigeants « donnent des leçons sur les droits de la personne et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».  

La Libye, qui ne reconnaît pas Israël, est minée par les violences et les divisions politiques depuis la chute de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi suite à une révolte populaire en 2011.  

Le pays est en outre gouverné par deux exécutifs rivaux : le « gouvernement d’unité nationale » basé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, et le « gouvernement libyen » dans l’Est, installé par le Parlement et affilié au camp de Khalifa Haftar, l’homme fort de la région orientale de la Libye.

Plusieurs manifestations de soutien aux Palestiniens ont eu lieu dans plusieurs villes libyennes, notamment après la frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza le 17 octobre.