(Washington) Le mouvement islamiste palestinien Hamas a attaqué Israël afin, entre autres, de saper des pourparlers visant à la normalisation des relations entre l’État hébreu et l’Arabie saoudite, a déclaré vendredi le président américain Joe Biden.

« L’une des raisons pour lesquelles ils ont agi de la sorte […] pour laquelle ils s’en sont pris à Israël […] est que j’étais sur le point de m’asseoir avec les Saoudiens », a déclaré M. Biden, lors d’un évènement pour une levée de fonds, précisant que Riyad songeait dans ces discussions à reconnaître officiellement l’État hébreu.

L’Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient, a décidé de suspendre les négociations sur une possible normalisation avec Israël parrainées par les États-Unis, une semaine après l’attaque du Hamas sur Israël qui pilonne depuis la bande de Gaza.

Cette suspension a été annoncée samedi 14 octobre en pleine visite à Riyad du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui s’est entretenu avec son homologue saoudien, Fayçal ben Farhane.  

Ce dernier avait appelé à un « cessez-le-feu immédiat à Gaza et dans ses environs », et la levée des restrictions imposées par Israël sur l’entrée des aides humanitaires dans le territoire palestinien, selon un communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères, publié à l’issue de la rencontre.

L’Arabie saoudite, gardienne des premiers lieux saints de l’islam, « a décidé de suspendre les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël et en a informé les responsables américains », avait affirmé à l’AFP une source proche du gouvernement saoudien.  

Le royaume du Golfe n’a jamais reconnu Israël et n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les États-Unis, qui ont permis à ses voisins, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi qu’au Maroc, d’établir des liens officiels avec Israël.  

Il était pressé ces derniers mois par l’administration américaine de faire de même, Riyad exigeant en échange des garanties de sécurité de Washington et une aide au développement d’un programme nucléaire civil.

Dans une interview accordée à Fox News le mois dernier, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, avait dit se « rapprocher tous les jours » d’un accord de normalisation avec Israël, tout en soulignant l’importance de la question palestinienne pour son pays.

Le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza, s’oppose aux accords de normalisation avec Israël.