(Washington) Le bilan humain de la frappe sur l’hôpital Ahli Arab à Gaza mardi se situe « probablement dans le bas d’une fourchette comprise entre 100 et 300 » morts, selon une note du renseignement américain dont l’AFP a pu consulter jeudi des extraits.

Cette synthèse transmise au Congrès affirme, ainsi que l’avait déclaré mercredi Joe Biden, qu’Israël « n’a probablement pas bombardé l’hôpital de la bande de Gaza ».

« Nous travaillons encore au chiffrage des décès et notre estimation peut évoluer, mais ce bilan humain représente tout de même une sidérante perte de vies humaines », estime le bureau à l’origine de cette note, l’ODNI, qui coordonne l’ensemble des agences américaines de renseignement.

Les services américains n’ont observé « que de faibles dégâts sur les structures de l’hôpital ». « Il n’y a pas de dégâts observables sur le bâtiment principal de l’hôpital, ni de cratère d’impact », peut-on encore lire dans des extraits de cette note.

Des éléments de renseignement indiquent que « des combattants palestiniens dans la bande de Gaza ont estimé que l’explosion a probablement été provoquée par une roquette ou un missile défectueux tiré par le Djihad islamique », selon les extraits du document consulté par l’AFP.

Le Hamas avait accusé Israël, qui a démenti, d’avoir bombardé mardi l’hôpital Ahli Arab à Gaza. Cette frappe a fait au moins 471 morts parmi des déplacés du conflit qui s’abritaient dans l’enceinte de l’hôpital, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

Un haut responsable européen du renseignement, interrogé par l’AFP, a évalué à « quelques dizaines » le nombre de morts de cette frappe. Et un porte-parole de l’armée israélienne a également contesté le nombre avancé par le Hamas : « Où sont tous les corps ? », a-t-il dit.

Les photos et vidéos de l’AFP montrent des dizaines de corps dans des draps, des sacs mortuaires noirs ou sous des couvertures.

Israël a affirmé avoir des « preuves » de la responsabilité du Djihad islamique, un autre mouvement palestinien, dans la frappe sur l’hôpital.

Un porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, a répété que ce n’était « pas une bombe israélienne, car il n’y a pas de cratère sur les photos ».

Selon le Djihad islamique – allié du Hamas et classé comme lui organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne, et Israël –, c’est une bombe larguée par un avion de l’armée israélienne qui a causé la tragédie.