(Washington) Les États-Unis démentent toute implication dans l’opération menée par les talibans pour éliminer le cerveau de l’attentat suicide de l’aéroport de Kaboul en août 2021, a réaffirmé mercredi la Maison-Blanche.

« Nous n’avons rien eu à voir avec cela », a assuré à la presse John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain, rejetant l’idée que Washington ait pu procurer des informations ou quelconque aide, directe ou indirecte, aux talibans dans cette opération.

Mardi soir, les autorités américaines ont confirmé la mort du djihadiste à l’origine de cet attentat, qui avait fait au moins 173 morts, dont 13 soldats américains.

L’homme, dont l’identité n’a pas été précisée, était l’un des leaders du groupe État islamique-Khorasan (EI-K) présent en Afghanistan et a été tué lors d’une « opération des talibans » ont-ils précisé, sans donner plus de précision sur les circonstances de la manœuvre. Les talibans n’ont pas commenté cette opération.

John Kirby n’a pas précisé comment les renseignements américains ont pu obtenir l’information de sa mort.

« Il n’y a aucun débat sur le fait que c’est une bonne chose que cet homme ne soit plus en mesure de préparer, planifier et conduire des attentats », a-t-il déclaré.

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Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain, John Kirby.

Selon lui, cette information démontre l’efficacité de la nouvelle stratégie américaine de contre-terrorisme.

« Nous avons vraiment travaillé dur pour augmenter nos capacités de travail à distance depuis le retrait d’Afghanistan », a-t-il assuré, disant que cela ne consiste pas uniquement à conduire des frappes depuis l’extérieur du pays, mais aussi à « être capable de voir, de connaître et de surveiller des choses ».

Le 31 juillet 2022, les forces américaines ont tué le chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri sur son balcon en Afghanistan via une frappe de drone américain.

« Nous avons prouvé, je pense, que même si c’est plus difficile dans certains endroits, le fait de ne pas être sur le terrain ne rend pas les choses impossibles », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’« il n’est pas nécessaire de rester sur un terrain de guerre particulier pour poursuivre les terroristes ».

L’attentat commis le 26 août 2021 aux abords de l’aéroport de Kaboul était survenu au moment du retrait précipité des troupes américaines d’Afghanistan, qui a suscité de nombreuses critiques.

Les images de l’évacuation chaotique des Américains et d’Afghans avaient choqué aux États-Unis et fait le tour du monde.

Ce retrait a mis fin à la plus longue intervention militaire des États-Unis débutée en réaction à l’attaque du 11 septembre 2001.

Depuis la prise de pouvoir des talibans en 2021, les États-Unis n’ont qu’une communication directe limitée avec les autorités locales et n’ont plus de présence diplomatique sur le sol afghan.