(Beyrouth) Les équipes de secours ont maîtrisé mercredi après-midi un gigantesque incendie déclenché la veille dans la plus grande forêt de pins du Liban, pays où la crise économique a réduit les capacités de lutte contre ce type de sinistres.

Des hélicoptères de l’armée, des bénévoles et des pompiers avaient été dépêchés mardi soir pour venir à bout de l’incendie, survenu dans la région de Dinniyeh, dans le nord du Liban.  

Après plusieurs heures de travail dans des conditions difficiles, le feu « a été maîtrisé, mais la région touchée est sous surveillance pour éviter un nouvel incendie », a indiqué à l’AFP le ministre de l’Environnement Nasser Yassine qui s’est rendu dans la région.  

« Nous allons nous rendre à pied dans la forêt […] pour nous assurer que le feu est complètement maîtrisé », a expliqué à l’AFP Hamad Hamdane, un membre de la défense civile.

Plus tôt dans la journée, un photographe de l’AFP avait vu deux hélicoptères de l’armée aller chercher de l’eau dans un bassin dans la région montagneuse pour la déverser sur les zones en feu.  

Le ministre de l’Environnement n’a pas écarté la possibilité que l’incendie ait été déclenché « délibérément ».  

Un responsable local interrogé par l’AFP a signalé une multiplication des opérations d’abattage d’arbres sans autorisation dans la forêt ces dernières années.  

Le Liban est frappé par une crise économique sans précédent ayant notamment paralysé les capacités de l’État à lutter contre les incendies de forêt qui se sont multipliés ces dernières années à cause notamment du changement climatique.  

Ces incendies ont provoqué l’ire des militants écologistes qui mettent en garde contre la destruction de ce qui reste des trésors naturels de ce petit pays du Moyen-Orient.  

En juillet 2021, il avait fallu plusieurs jours pour maîtriser des feux qui avaient ravagé des forêts de pins dans le nord du pays et fait un mort et de nombreux déplacés.

À l’automne 2019, le Liban avait aussi connu des incendies de forêt dévastateurs au sud de la capitale.  

De nombreux Libanais avaient lancé quelques semaines plus tard un mouvement de contestation populaire pour réclamer le départ d’une classe politique accusée de corruption et d’incompétence.