Le ministre pakistanais de la Défense Ahmed Mukhtar a été empêché de quitter le pays, alors qu'il devait se rendre en visite officielle en Chine, par décision de la Cour suprême qui enquête sur une affaire de corruption présumée remontant à l'ancien régime militaire.

Mukhtar a indiqué à la télévision locale que son nom figurait sur une liste de personnes ne pouvant quitter le pays à cause d'une enquête des autorités fédérales.

Des milliers d'autres personnes figurent sur cette liste de la Cour suprême qui annule l'amnestie générale de 2007 qui protégeait le président Asif Ali Zardari et ses ministres des charges de corruption.

«Je devais aller en Chine pour une visite de trois jours au sujet de la livraison de frégates. A mon arrivée à l'aéroport, on m'a dit que je figurais sur la liste et que je ne pouvais pas quitter le pays», a expliqué le ministre de la Défense à la télévision pakistanaise privée Géo.

«C'est en lien avec une enquête sur la corruption pendante depuis 12 ans. Mais je suis innocent et je me défendrai devant la Cour», a-t-il ajouté.

La délégation officielle comprenant le commandant de l'armée navale pakistanaise est partie en Chine sans lui.

L'amnistie, appelée Ordonnance de réconciliation nationale (ORN), avait été adoptée en octobre 2007 par l'ancien président Pervez Musharraf alors qu'il était sous pression pour organiser des élections générales après huit ans de régime militaire.

Elle permettait d'abandonner les poursuites lancées contre de nombreux politiciens dont l'actuel président Zardari et son épouse, l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée deux mois plus tard, pour leur permettre de se présenter aux élections.

Le parti du président Zardari a remporté les élections de 2008 et instauré une régime civil. L'ordonnance de réconciliation nationale expirant fin novembre, la Cour suprême a décidé de reprendre les poursuites lancées par le régime antérieur.